20 Minutes (Nantes)

Le Snuc a un truc propre à lui

Le club nantais, composé de joueurs de la région, évoluera dans la cour des très grands en fin d’année prochaine

- David Phelippeau

Revoilà Nantes dans l’élite du tennis français. Il faut remonter aux années 1970 pour retrouver traces du club nantais (masculin) en première division nationale, selon les historique­s du Snuc. Le week-end dernier, Montbéliar­d a plié 4-2 devant près de 400 personnes contre les Nantais, qui ont, du coup, validé leur billet pour la D1.

Pour grimper dans l’élite, le Snuc a réalisé un sans-faute. Nantes n’était pourtant pas favori, bien au contraire. Loon-Plage, ville du nord de la France, était supposé plus fort. Lors du premier match, le Snuc, contre toute attente, est allé s’imposer làbas… Comme beaucoup d’autres formations de la poule, Loon-Plage est composé majoritair­ement de joueurs étrangers ou de « pièces rapportées », qui ont une motivation toute relative quand il s’agit de se battre pour leur club d’adoption. « Deux politiques s’affrontent, explique le président du Snuc, Frédéric Sallé. Certains clubs font confiance à des jeunes joueurs de la région, qui donnent une vraie identité à l’équipe. D’autres veulent jouer le haut niveau et vont, alors, chercher des joueurs étrangers, des mercenaire­s. »

Aucun recrutemen­t prévu

Le Snuc, composé de Gleb Sakharov (n°21 français), Vincent Stouff (n°69), Clément Tabur (n°83), Lucas Poullain (-15) ou encore Charles-Antoine Brézac (-2/6), entre dans la première catégorie. Une anecdote en dit long sur l’esprit très impersonne­l qui règne dans certaines formations : « Quand on est allé jouer à Metz, un des joueurs adverses pensait que j’étais un de ses partenaire­s », détaille l’entraîneur nantais Sébastien Tesson. Faire jouer des étrangers ou français d’un très bon niveau coûte cher. Alors, certains clubs font parfois des impasses sur des matchs. Sans parler de ces joueurs qui privilégie­nt leur carrière personnell­e en participan­t à des tournois plutôt que de disputer le championna­t avec le club dans lequel ils sont licenciés… Benoît Paire (n°7 français) à Colomiers, Gilles Simon (n°3 français), Adrian Mannarino (n°6 français) et Julien Benneteau (n°8 français) au TC Paris – pour ne citer que les joueurs français connus… Peut-on s’attendre à un recrutemen­t majuscule au Snuc pour bien figurer dans l’élite dans un peu moins d’un an ? La réponse de Frédéric Sallé fuse : « Non, on renierait plus de dix ans de travail en faisant ça. En prenant des joueurs extérieurs, on enverrait un drôle de message à nos jeunes. » La même équipe, emmenée par Sakharov, au club depuis dix-huit ans, défiera donc les meilleures formations françaises. « On va jouer le maintien avec notre groupe, notre état d’esprit de club, et on n’est pas à l’abri de l’obtenir », espère le dirigeant. Un peu comme la montée au plus haut niveau.

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Gleb Sakharov évolue dans le club nantais depuis dix-huit ans.

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