Le petit démon Ntamack émerveille
Vainqueur de Montpellier en Coupe d’Europe, Toulouse a pu compter sur le génie de son jeune centre
A l’applaudimètre, il est toujours difficile de rivaliser avec Cheslin Kolbe, lors d’un match disputé à ErnestWallon. Mais le héros dominical du Stade Toulousain n’a pas été, pour une fois, le Zébulon champion du monde avec l’Afrique du Sud, de retour en club et entré à la 56e minute sous les vivats de la foule lors du succès européen sur Montpellier (23-9).
Le manageur toulousain Ugo Mola évoque un «joueur de classe mondiale ».
Derrière des avants conquérants, à qui l’intéressé a tenu « à tirer [son] chapeau», c’est Romain Ntamack qui a brillé sous une pluie battante, pour inscrire les deux seuls essais d’un match aussi spongieux que laborieux. Le manageur Ugo Mola évoque un «joueur de classe mondiale» au moment de parler de son tout jeune trois-quarts de 20 ans, ouvreur avec le XV de France, plus souvent centre en club.
C’est d’ailleurs avec le numéro 12 dans le dos que la révélation de l’année, dixit World Rugby, a porté Toulouse vers son cinquième succès d’affilée, le troisième en Champions Cup, qui rapproche les Rouge et Noir des quarts de finale, avant la « revanche » programmée dans l’Hérault, samedi. « Mon doublé ? Le premier essai [36e], c’est grâce aux “gros”, minimise cet enfant de la balle [ovale], fils d’Emile et neveu de Francis, également internationaux. Je n’ai plus qu’à m’écrouler dans l’en-but. Le second [51e], c’est grâce à la pression collective. C’est tout un collectif qui est récompensé aujourd’hui. » Discours convenu, mais
en grande partie exact, tant le pack haut-garonnais a roulé sur son homologue héraultais, pourtant réputé rugueux.
Il n’empêche : sur la seconde réalisation, Ntamack Jr a quand même intercepté une passe de François Steyn, avant de se lancer dans un sprint de 50 m jusqu’à la ligne adverse. Classieux, comme souvent avec celui qui sera peut-être la future star du rugby mondial.
En club, cet attaquant inspiré, également défenseur acharné, ne bute pas, comme il le fait en équipe de France. Il peut ainsi pleinement se concentrer sur son jeu, pendant que la « machine » Thomas Ramos enquille au pied, comme l’arrière l’a encore fait face au MHR (13 points à 100 % de réussite).