Cortège endiablé de la CGT à Rennes
Un Peugeot Partner surmonté d’un cercueil noir symbolisant la mort de la SNCF. Derrière, une remorque servant à la fois de bar, de barbecue et de table de mixage. Une sono qui crache de la techno et accompagne les chants d’un militant déguisé en diable. Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, les cheminots de la CGT sont devenus les ambianceurs des manifestations rennaises.
En grève depuis quarante et un jours, ils ont de nouveau défilé mardi au milieu de 2000 personnes, offrant une parenthèse colorée dans une journée maussade. « On abandonne déjà nos salaires, on donne de notre temps pour venir manifester sous la pluie. Alors autant que ce soit fait dans une bonne ambiance », assure Florent Anger. Ce représentant du personnel est l’un des grands artisans de la nouvelle renommée de son syndicat à Rennes. Ancien salarié d’une radio, il est devenu le DJ non officiel des cortèges, s’amusant à incruster des extraits de discours d’Emmanuel Macron ou d’Edouard Philippe dans des morceaux électros. Mais la vraie vedette des cheminots, c’est l’homme déguisé et perché sur le toit de la voiture, qui se fait appeler « El Diablo ». Il amuse la foule avec ses reprises comme La Salsa du Macron ou Gréviste, version syndicale de Résiste, de France Gall. « Je suis convaincu que ça peut nous ramener du monde », estime Florent Auger. Il en faudra pour regonfler une mobilisation qui a connu un coup d’arrêt mardi.