Les paquebots se mettent au vert dans les chantiers navals
L’armateur MSC a commandé des paquebots propulsés au gaz naturel liquéfié et à la voile. Un virage pour les chantiers navals
Le contrat record (jusqu’à six milliards d’euros potentiels) annoncé lundi avec l’armateur italien MSC engage les Chantiers de l’Atlantique dans une nouvelle ère : celle des paquebots plus respectueux de l’environnement. Les chantiers navals de Saint-Nazaire se sont ainsi vu confier la commande de deux paquebots de 6 700 passagers, pour une livraison entre 2025 et 2027. Propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL), ils seront similaires au MSC Europa, déjà en cours de construction. Ce dernier sera en 2022 le premier en France ayant recours à ce carburant moins polluant. Le GNL a comme avantage de ne quasiment pas émettre de dioxyde de soufre, de réduire jusqu’à 25 % les émissions de CO2 et de plus de 95 % les particules fines. « Il s’agit d’un élan nouveau pour que l’impact environnemental de la croisière s’améliore et aille au-delà des réglementations actuelles », souligne Erminio Eschena, du groupe MSC. Mais le partenariat passé entre les Chantiers et MSC va plus loin. Quatre autres navires, fonctionnant aussi au GNL et améliorés par « des technologies environnementales émergentes », sont commandés pour une livraison en 2028-2030. Et, surtout, au moins deux autres paquebots, équipés de voiles, sont également à construire.
Leur propulsion pourrait être renforcée par une pile à combustible. « L’industrie regarde déjà vers les années 2050, insiste Erminio Eschena. Nous allons faire en sorte que nos délires technologiques d’aujourd’hui deviennent des réalités demain, tout comme le GNL était une folie il y a dix ans. » « La nouvelle frontière du transport maritime, c’est de s’adapter aux exigences du monde », considère également le Premier ministre Edouard Philippe, ravi de la nature des commandes.