20 Minutes (Nantes)

La vie étonnante de Beethoven, star de la Folle Journée

Le compositeu­r allemand est à l’honneur de la Folle Journée, qui fête le 250e anniversai­re de sa naissance

- Julie Urbach

La Folle Journée de Nantes lance les festivités du 250e anniversai­re de la naissance de Beethoven. La grandmesse de la musique classique se déroule jusqu’à dimanche, et il reste encore quelques places pour des concerts. Aurélie Moreau, productric­e de l’émission Le Van Beethoven, diffusée quotidienn­ement sur France Musique, nous dévoile quatre anecdotes sur le célèbre compositeu­r.

› Un virtuose sûr de son talent. Si ses oeuvres étaient clivantes et pas toutes appréciées au XIXe siècle, Beethoven n’a jamais douté de son talent. « Mais, il était vraiment génial, sourit Aurélie Moreau. C’était un improvisat­eur de génie. A tel point qu’il n’écrivait pas toujours la fin de ses concertos. Les tourneurs de pages racontent qu’il leur arrivait de tourner des partitions contenant, tout au plus, quelques hiéroglyph­es incompréhe­nsibles. Et ça fonctionna­it grâce à sa mémoire et à ses aptitudes hors du commun. Jeune adulte, il affirmait : “Mon génie doit triompher”. Il n’y a aucun déchet dans son oeuvre.»

› Un visionnair­e. Sa musique est décrite comme étonnammen­t moderne pour son époque. « Il est l’inventeur de styles musicaux que tout un chacun apprécie aujourd’hui. Regardez Walter Murphy qui a adapté la 5e Symphonie en version disco. Il y a aussi « l’Ode à la joie », dernier mouvement de la 9e Symphonie, qui est devenu l’hymne européen ! Quand ses oeuvres n’étaient pas comprises, il disait : “Je n’écris pas pour vous, j’écris pour les génération­s futures”. Certaines étaient carrément injouables car les instrument­s d’autrefois n’étaient pas assez évolués.»

› Handicapé par la surdité. A 25 ans, Beethoven perd petit à petit l’ouïe. Une souffrance qu’il n’ose pas divulguer. Il pense au suicide. « Socialemen­t, c’est très compliqué. Il va devenir colérique et développer des comporteme­nts étranges, mais il continue à écrire, car il entend très bien la musique dans sa tête. » Son handicap n’altère pas son art, mais donne lieu à des situations singulière­s. «La création de la 9e Symphonie, en 1824, a été un succès, mais Beethoven n’a pas entendu la foule en délire, car il tournait le dos au public! Il était la rock star de son temps, des milliers de personnes sont venues à son enterremen­t.»

› La lettre à Elise ou à Thérèse ? Tous les apprentis pianistes l’ont massacrée, mais Elise n’a peutêtre jamais existé. « Beethoven avait composé une mélodie offerte à une certaine Thérèse. Des années plus tard, il l’a réutilisé pour écrire la pièce que l’on appelle La Lettre à Elise. Il restait un petit morceau de nom sur le manuscrit de la mélodie d’origine qui aurait peut-être été mal interprété, rapporte Aurélie Moreau. Beethoven a aussi écrit des lettres à “L’Immortelle bien-aimée”, retrouvées après sa mort. On ne sait pas non plus à qui elles étaient adressées. Le mystère reste entier. »

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 ??  ?? Une fresque murale représente Beethoven à Bonn, sa ville d’origine.
Une fresque murale représente Beethoven à Bonn, sa ville d’origine.

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