Ils montent au front contre la hausse des agressions
Mercredi, des professionnels de la nuit se sont réunis pour dénoncer «la montée de l’insécurité»
Ils assurent n’appartenir à aucun parti politique ou syndicat, mais ont eu le besoin de prendre la parole publiquement. Mercredi après-midi, place Royale, trois professionnels de la nuit organisaient un rassemblement contre «l’insécurité croissante » à Nantes. Si elle n’est pas forcément représentative de l’ensemble de la population, une foule d’au moins 200 barmans, restaurateurs ou employés de discothèque ont spontanément répondu à leur appel lancé sur les réseaux sociaux.
Bientôt reçus par la mairie
«Depuis trois mois, c’est dramatique, estime Guillaume, l’un des organisateurs, agent de sécurité. Les coups de couteau, c’est quotidien.»
Pendant de longues minutes, devant la fontaine, les témoignages se succèdent au micro. Portable volé, agression, peur de rentrer seul… Visiblement émue, Romane raconte. «Je me suis déjà pris plusieurs patates à Commerce en rentrant chez moi vers 2h30, après le service, témoigne la jeune serveuse.
Je ne me déplace plus sans ma lacrymo et avec mon autre main, je tiens mes clés, pour me défendre au cas où...» Alors que la maire de Nantes a récemment reconnu une hausse de l’insécurité durant son mandat, sans avancer de chiffres pour autant, les organisateurs de ce rassemblement parlent d’actes plus fréquents, mais aussi plus violents. Dénonçant le «peu de moyens» des forces de l’ordre, ils ont déjà commencé à s’organiser entre eux. Et notamment via une page Facebook privée, afin de s’alerter en temps réel des agressions et des descriptions physiques de leurs auteurs. Certains établissements, qui font appel à des agents de sécurité notamment le week-end, militent pour un dispositif qui rendrait possible leur intervention dans la rue, et pas uniquement à l’intérieur.
Soutenu par l’association des commerçants Plein Centre et des syndicats de la restauration et de l’hôtellerie, le collectif doit être reçu par la mairie de Nantes et la préfecture. En attendant, consigne a été donnée à toutes les victimes d’aller déposer plainte.