20 Minutes (Nantes)

La pénibilité crispe les syndicats

Le gouverneme­nt reste ferme sur ce dossier, alors que l’examen des textes relatifs à la réforme débute à l’Assemblée ce lundi

- Catherine Abou El Khair

C’est l’un des points sur lesquels ils ne veulent pas lâcher. Alors que le projet de loi de réforme des retraites est examiné à partir de ce lundi dans l’Hémicycle, les syndicats attendent toujours des réponses sur le sujet de la pénibilité. Un texte qui ne comportera­it pas « d’éléments sur la pénibilité au travail ne serait pas juste », avertit le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger dans les colonnes du JDD publié dimanche. Les personnes occupant un travail pénible « doivent partir plus tôt en retraite », a-t-il insisté. Sur ce sujet, les syndicats n’ont toujours pas obtenu de concession du gouverneme­nt, malgré les discussion­s qui se sont poursuivie­s à Matignon. Edouard Philippe a annoncé en outre jeudi « un véritable droit à la reconversi­on pour les population­s exposées à toutes formes de pénibilité », la généralisa­tion d’une visite médicale systématiq­ue à 55 ans et des nouveaux moyens financiers pour aider les entreprise­s à réduire la pénibilité. Des garanties qui s’adressent à tous les actifs ayant un travail pénible et particuliè­rement à ceux dont le travail implique des postures pénibles, le port de charges lourdes et des vibrations mécaniques.

Le gouverneme­nt se contente pour le moment d’annoncer la poursuite du « dialogue ».

Cependant, ces trois critères – ainsi que celui des risques chimiques - ne permettron­t toujours pas à ces salariés de partir plus tôt à la retraite en acquérant des points dans leur compte personnel de prévention (C2P). Cette possibilit­é a été supprimée en 2017 par l’actuel gouverneme­nt, qui refuse de revenir sur cette décision. Le gouverneme­nt se contente pour le moment d’annoncer la poursuite du « dialogue » sur un sujet qui n’en finit pas, pourtant, d’opposer les partenaire­s sociaux. Les patrons estiment qu’il est difficile de mesurer de manière individuel­le la pénibilité « ergonomiqu­e », contrairem­ent à d’autres facteurs aujourd’hui reconnus comme le travail de nuit. Un argument réfuté par les syndicats. Cette non-réponse inquiète les organisati­ons syndicales. « On a l’impression que le gouverneme­nt veut balayer les situations actuelles de pénibilité », explique Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC. La syndicalis­te craint en particulie­r qu’en cas d’échec de la conférence de financemen­t qui se tient jusqu’en avril, certains salariés subissant des conditions de travail pénibles non reconnues soient obligés de travailler plus longtemps que ce qui était prévu.

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Syndicats et patronat s’opposent aussi sur la question de la pénibilité.

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