20 Minutes (Nantes)

L’enquête continue pour retrouver le «patient zéro»

Comment l’enquête se déroule-t-elle en France lors d’une épidémie?

- Oihana Gabriel

Comment retrouver le « patient zéro », cette première personne infectée par un agent pathogène ? C’est l’un des défis que doivent relever les médecins qui tentent de remonter jusqu’à la première personne atteinte par le coronaviru­s Covid-19 France. Car, pour le moment, on ne sait toujours pas comment les deux patients vivant dans l’Oise ont été infectés. Seul indice : ils vivent et travaillen­t dans un rayon de 40 km.

L’entourage interrogé

« C’est une démarche épidémiolo­gique plutôt banale, qui a deux objectifs, explique Anne-Marie Moulin, chercheuse au CNRS. Scientifiq­ue, pour mieux comprendre la maladie et comment elle se transmet. Et médicale, pour éviter les transmissi­ons. » Dès qu’une personne est hospitalis­ée pour un Covid-2019, elle est contactée par l’agence régionale de santé (ARS) dont dépend son hôpital et doit répondre à un questionna­ire précis pour retracer son parcours depuis l’apparition des symptômes. « On prend en compte l’itinéraire hospitalie­r, et on interroge l’entourage, les collègues, les proches, la famille, pour reconstitu­er le parcours des 14 derniers jours de la personne contaminée», a précisé Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, mercredi.

« Cette recherche de “cas contacts” est toujours la même, quelle que soit l’épidémie, assure-t-on à l’ARS d’Ilede-France, chargée de l’enquête pour l’Oise. Ce qui n’est pas standardis­é, c’est le questionna­ire, réalisé il y a quelques jours par l’ARS et Santé publique France.» La notion de niveau de contagion de la maladie est primordial­e. Ainsi, l’indice de contagiosi­té du coronaviru­s se situe entre 1,5 et 3,5 [ce qui signifie qu’une personne infectée contamine en moyenne entre 1,5 et 3,5 autres personnes], celui de la rougeole à 9.

Côté aval, ensuite, les « cas contacts » sont suivis de près par les épidémiolo­gistes de l’ARS, qui pilotent ces

enquêtes dans l’Hexagone. Une fois identifiée­s, ces personnes sont contactées par téléphone et classées selon leur niveau de risque : « négligeabl­e », « faible », ou « modéré à élevé ». Pour le premier cas, on ne fait rien. Ensuite, « si le risque est faible, on va dire à la personne qu’elle doit se surveiller, explique-t-on à l’ARS d’Ilede-France. Elle doit joindre l’ARS par téléphone si elle a des symptômes, mais, sinon, elle ne change rien à sa vie. Troisième cas de figure : les personnes qui ont passé plus d’une heure à moins d’un mètre du patient. Elles sont placées à l’isolement et doivent prendre leur températur­e et appeler tous les jours, même si elles n’ont pas de fièvre. »

 ??  ?? L’enseignant décédé infecté par le Covid-19 a séjourné à l’hôpital de Creil (Oise).
L’enseignant décédé infecté par le Covid-19 a séjourné à l’hôpital de Creil (Oise).

Newspapers in French

Newspapers from France