Avec l’épidémie de coronavirus, téléconsulter un médecin pourrait devenir plus fréquent
Depuis mardi, les consultations à distance sont remboursées par la Sécurité sociale, et ce jusqu’au 30 avril
Pourquoi prendre le risque d’attraper le coronavirus ou la grippe dans une salle d’attente d’un médecin si on peut téléconsulter ? Depuis mardi, et jusqu’au 30 avril, un décret élargit les possibilités pour consulter via son ordinateur ou son smartphone… en étant remboursé.
«Pour les patients atteints du coronavirus et déjà diagnostiqués, mais qui présentent des symptômes légers, c’est un bon moyen de les suivre à domicile », explique Stanislas NioxChateau, cofondateur de Doctolib, la plateforme où un quart des médecins généralistes et la moitié des spécialistes de France sont inscrits. Pour les soignants aussi, c’est une solution protectrice, surtout pour ceux dont les réserves de masques chirurgicaux ont fondu. « Certains soignants en quatorzaine peuvent continuer à consulter, à condition que ça soit en vidéo », ajoute Arnault Billy, directeur général de Docavenue, une autre plateforme.
Des chiffres en hausse
Mais la téléconsultation est-elle vraiment en train d’entrer dans les moeurs? «C’est sûr, elle se démocratise, assure Stanislas Niox-Chateau. Lundi dernier, on a fait 50% de téléconsultations supplémentaires par rapport au lundi précédent. » Chez Docavenue, même constat : une hausse de 40% par rapport au mois dernier.
«On permet des téléconsultations chez les libéraux, mais aussi des solutions dans 400 pharmacies pour être accompagné et avoir accès à des objets connectés, précise Arnault Billy. Ce qui permet de faire de la vraie démocratisation, puisqu’on peut trouver des pharmacies même dans les déserts médicaux. » Cette possibilité élargie soulagera certes des patients, mais, s’il faut palper un malade, la téléconsultation est inutile. « Bien sûr que ce n’est pas adapté à toutes les pathologies, reconnaît le directeur de Docavenue. Mais c’est important pour faire du prédiagnostic. Le médecin peut ensuite orienter vers un spécialiste ou les urgences. » Pour Arnault Billy, l’épidémie de coronavirus aura des conséquences sur l’essor de la téléconsultation, car elle lève un frein psychologique chez certains patients : «Pour se rendre compte que ces solutions sont simples, il faut une première fois.»