La pluie cause bien des torts aux agriculteurs
Semailles compromises, fourrage insuffisant... la pluie qui ne cesse de tomber depuis des mois cause du tort aux agriculteurs
Depuis le début de l’automne, Nantes voit gris et voit surtout les gouttes tomber. Inlassablement. Selon les relevés de Météo-France, la cité des Ducs a connu 96 jours de précipitations depuis le début du mois d’octobre. Autrement dit, sur cette période, il a plu 6 jours sur 10. «En termes de pluviométrie, l’année 2019 n’a rien d’exceptionnelle, analyse Jean-Christophe Richard, agriculteur à Couffé. Par contre, la répartition est catastrophique. Il est tombé 275 mm de pluie entre le 1er janvier le 20 septembre et plus de 400 mm entre le 20 septembre et le 31 décembre. On aura bientôt deux saisons, un été long et sec puis un hiver doux et humide. »
Les fortes précipitations ont deux conséquences principales sur l’activité agricole. « A cause de la pluie, on n’a pu semer en octobre que 70 % du blé que l’on sème habituellement, regrette Jérôme Maillard, à Pornic. Et sur ce que l’on a semé, 30 % n’est pas exploitable. C’est énorme. » Surtout, ces intempéries affectent le stock de fourrage. « On a dû rentrer les animaux prématurément. Ils consomment beaucoup de foin car ils ne peuvent pas pâturer à l’extérieur, ça devient problématique », craint Mickaël Trigné, agriculteur à Ligné. « D’habitude, on sort les bêtes autour du 15 février. Voilà près d’un mois qu’on utilise nos stocks de fourrage », ajoute Jean-Christophe Richard.
De l’espoir pour cet été
Les agriculteurs craignent une forte hausse des prix qui aurait de lourdes conséquences sur l’économie de leurs exploitations.
Subsiste tout de même un rayon de soleil dans la grisaille. Après une longue sécheresse jusqu’en octobre, les terres sont, de nouveau, bien humides. Ce qui peut laisser présager un été moins aride. « Les nappes d’eau sont bien remontées et les mares sont pleines, indique Jean-Christophe Richard. S’il y a une sécheresse cet été, ce ne sera donc qu’au niveau des sols, et pas en profondeur. Ce devrait être moins important que l’année dernière. »