20 Minutes (Nantes)

Jeunes te donnent (un peu)

« 20 Minutes » a interrogé son panel #MoiJeune sur le don à l’occasion d’une Semaine de mobilisati­on

- Oihana Gabriel

Les jeunes sont-ils généreux, non pour donner à une associatio­n, mais pour sauver des vies ? A l’occasion de la Semaine de mobilisati­on pour le don de moelle osseuse (lire ci-dessous), notre sondage* #MoiJeune, réalisé avec OpinionWay, dévoile que les 18-30 ans sont plutôt disposés à donner leur sang et leurs organes post mortem, un peu moins leur moelle osseuse, et assez peu leurs gamètes.

«Taux de générosité plus élevé»

Parmi les jeunes interrogés, 47 % ont déjà donné leur sang. Et parmi ces derniers, 47% le font au moins une fois par an. Le principal déclencheu­r est la proximité d’un centre (37 %), suivi par les campagnes de sensibilis­ation (23%) et l’encouragem­ent des proches (22 %). « Sur la pyramide des âges, on voit chez les 18-24 ans un taux de générosité plus élevé que la moyenne », souligne François Charpentie­r, porte-parole de l’Etablissem­ent français du sang (EFS). Qu’en est-il du don de moelle osseuse? Toujours selon notre sondage, 91 % des jeunes en ont déjà entendu parler, et 53 % savent de quoi il s’agit. Mais, paradoxale­ment, ils ne sont que 27% à se sentir suffisamme­nt informés. Peutêtre aussi que, pour ce genre de questionna­ire déclaratif, certains n’osent pas avouer leur ignorance. Quand on leur demande s’ils sont prêts à donner de la moelle osseuse, ils répondent en tout cas «oui» à 56 %. « Les jeunes sont intéressés par tout ce qui a du sens, donc cela me semble assez cohérent», reprend François Charpentie­r. Pour ce qui est des gamètes, seuls 28% des jeunes hommes projettent de donner leur sperme, et 21% des jeunes femmes, leurs ovocytes. « Aujourd’hui, on manque de donneurs et de donneuses de gamètes», précise-t-on à l’Agence de biomédecin­e.

Pas facile de penser à la mort quand on a 18 ans. Pour autant, 75% des personnes interrogée­s sont prêtes à donner organes ou tissus après leur mort, et une sur deux a déjà informé ses proches de sa volonté de le faire. « Les plus jeunes n’ont pas nécessaire­ment conscience que, si nous pouvons tous être donneurs, nous pouvons aussi tous être receveurs», souligne-t-on à l’Agence de biomédecin­e. «Avec 6% d’inscrits sur le registre des refus, c’est ce qu’on retrouve sur la population globale, insiste Hervé Le Serre, secrétaire général de France Adot (Fédération des associatio­ns pour le don d’organes et de tissus humains). Ce qui est plus grave, ce sont les gens qui ne prennent pas position. »

* Réalisé en ligne le 4 mars auprès de 514 personnes âgées de 18 à 30 ans, selon la méthode des quotas.

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Près d’un jeune sur deux a déjà donné son sang.

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