Le coronavirus dope l’inventivité des entreprises locales
Dans la région nantaise, des entreprises ont lancé de nouveaux produits pour lutter contre la propagation du coronavirus
Alors que l’épidémie de coronavirus a bouleversé le quotidien et imposé de nouvelles règles d’hygiène, une entreprise nantaise a inventé WelcomeGate, une sorte de sas anti-Covid. Depuis une semaine, il est installé aux trois accès de la galerie commerciale Océane à Rezé (Loire-Atlantique). Il permet aux clients de se laver les mains grâce à des distributeurs de gel hydroalcoolique, mais aussi de nettoyer leur chariot. Sous ce grand portique en bois, qui peut se positionner à l’entrée des entreprises, il est également possible d’ajouter une caméra thermique ou un point de distribution de masques, selon les demandes. L’entreprise nantaise MProd, derrière cette invention, n’est pourtant pas spécialiste des équipements sanitaires. « Il a fallu vite trouver une idée, indique Aymeric Dargnies, à la tête de cette agence événementielle et de fabrication de stands. Le Covid a créé de nouveaux besoins. Et pour nous aussi : celui de sauver notre année. Avec le confinement, tout notre carnet de commandes s’est volatilisé. »
«Eviter le chômage partiel»
Dans la région nantaise, et partout en France, la crise sanitaire a forcé les PME qui le pouvaient à se réinventer. A Campbon (Loire-Atlantique), l’entreprise de douze salariés IFM a arrêté du jour au lendemain la fabrication d’enseignes de commerces pour équiper ces derniers de protections en plexiglas. « La veille du confinement, l’un de nos fournisseurs nous a parlé de cette solution, ça nous a semblé évident qu’il fallait se lancer, se souvient Lydie Le Mercier, commerciale. Quelques jours plus tard, on a équipé un supermarché pas loin de chez nous et depuis, on ne fait que ça. On a déjà installé 700 protections, ce qui a évité de passer toute l’équipe en chômage partiel. » A Saint-Herblain (Loire-Atlantique), l’entreprise familiale de chaudronnerie MISM a, elle aussi, réussi à « remettre tout l’atelier au travail ». Sur place, depuis deux semaines, la trentaine de salariés fabrique des bornes de distribution de gel hydroalcoolique à pédales pour honorer les 600 premières commandes.
Alors que l’Etat a promis des aides à destination des entreprises touchées de plein fouet par la crise, ces PME ont voulu mettre toutes les chances de leur côté pour tenter de limiter la casse.
MProd espère diffuser son sas dans toute la France, avec le retour progressif des salariés dans les bureaux et les lieux publics. IFM Enseignes vise, quant à elle, la réouverture prochaine des restaurants et hôtels, établissements qui auront, eux aussi, besoin de s’équiper en plexiglas. Chez MISM, on souffle après avoir pu « engranger de la trésorerie et pérenniser les emplois pour deux mois ».