L’indispensable distribution alimentaire au campus
Une asso nantaise distribue des colis alimentaires pour aider les jeunes touchés par la crise
Il est 14 h 20, mercredi, la file d’attente s’étire déjà sur plusieurs centaines de mètres à l’université de Nantes. Devant le restaurant universitaire du Tertre, une dizaine d’étudiants masqués déchargent d’un camion frigorifique de lourds sacs blancs, remplis de denrées alimentaires. Ces jeunes font partie de l’association La SurpreNantes épicerie, créée en septembre 2019.
« Notre raison d’exister, c’est la lutte contre la précarité étudiante, explique Benjamin, un Vendéen en troisième année de droit et président de l’association. 20 % des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté. On savait qu’il y avait un vrai besoin. » L’association avait prévu de lancer la distribution mi-mars. Le confinement a quelque peu changé la donne. Les denrées alimentaires devaient, à l’origine, être récupérées auprès des supermarchés, mais les événements ont empêché cette collecte. «Les Restos du coeur nous ont alors proposé de nous aider», ajoute Benjamin. De 400 kg prévus à la base, la collecte est passée à… 4 t par journée de distribution grâce à l’asso chère à Coluche. Depuis mi-mars, six opérations ont déjà eu lieu.
« Vraiment nécessaire »
15h20, Aya, 27 ans, étudiante à Lyon en biologie, mais en stage actuellement dans un laboratoire nantais, est la première à récupérer son sac. « C’est la première fois que je viens, explique celle qui est Tunisienne. C’est vraiment nécessaire pour moi. Je ne veux pas demander d’argent à mes parents qui sont déjà dans une situation compliquée. »
Plus de 400 étudiants ont reçu un colis mercredi. « Le confinement a créé davantage de précarité, estime le président de la SurpreNantes épicerie. On a reçu beaucoup de messages d’étudiants qui demandaient s’ils étaient autorisés à venir. Tout le monde est légitime quand on est dans le besoin.»