20 Minutes (Nantes)

Quatre défis pour Johanna Rolland

Dans un contexte de crise sanitaire et économique, la maire socialiste fraîchemen­t réélue devra tenir plusieurs promesses

- Frédéric Brenon et Julie Urbach

C’est ce vendredi que se réunira le nouveau conseil municipal. Réélue, Johanna Rolland y dévoilera les noms et attributio­ns de ses adjoints. Elle attaquera ensuite un second mandat de six années pendant lequel la maire socialiste aura à relever plusieurs défis.

› Aller plus loin sur l’écologie. Les électeurs ont exprimé une attente : Johanna Rolland devra aller plus fort, plus vite, sur la transition écologique. C’est aussi le sens de l’engagement passé avec les Verts. Plus de 60 % des propositio­ns de la liste écologiste figurent dans le programme final de la socialiste. « Le projet est très ambitieux. On va changer de braquet», est convaincu Aymeric Seassau (PCF), adjoint au maire sortant. Quitte à renoncer à des projets que la majorité défendait (constructi­on de parkings souterrain­s, extension de la Cité des congrès). « Il faudra aller plus loin car, si on ne le fait pas, on rate le coche du réchauffem­ent climatique », argumente Bassem Asseh (PS), ex-adjoint au maire, pressenti pour être l’un des ténors de la nouvelle équipe.

› Obtenir des résultats sur la sécurité. Johanna Rolland sait qu’elle sera jugée sur une inversion de la courbe de l’insécurité, quand bien même cela relève avant tout de la compétence de de l’Etat. «J’ai peur que cette majorité ne soit pas au niveau de l’enjeu et que ce sera de pire en pire », craint Julien Bainvel, conseiller municipal (LR) d’opposition. « Nous ferons tout notre possible, se défend Aymeric Seassau. Tout en menant bataille visà-vis de l’Etat pour obtenir davantage de moyens. »

› Faire participer les citoyens. Aussitôt après l’annonce de sa victoire, Johanna Rolland a appelé à un « choc de confiance démocratiq­ue » marqué par « plus de participat­ion des citoyens ». La polémique sur le dossier YelloPark, décidé de manière solitaire, a laissé des traces. « Le dialogue citoyen à la nantaise qui nous a été vanté comme un exemple est en fait un échec », dénonce Julien Bainvel (LR) « Tout le monde apprend de ses expérience­s, confirme Bassem Asseh. Dès l’automne, on va interroger les habitants sur les impacts de la crise sanitaire. On le fera aussi sur la 5G. »

› Libérer la prise de parole. Son goût parfois prononcé pour la langue de bois vaut à Johanna Rolland des moqueries de ses adversaire­s. Le public, lui, regrette davantage un manque de spontanéit­é. Johanna Rolland va-telle se libérer au cours du mandat ? « Je crois que c’est en fait quelqu’un de timide, analyse David Martineau. Elle doit réussir à montrer qu’elle n’est pas qu’une excellente technocrat­e. » « Elle a une prudence compréhens­ible compte tenu de la pression sur ses épaules. Mais je pense qu’elle va s’accorder plus de liberté », pronostiqu­e Aymeric Seassau.

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Johanna Rolland (au centre), le soir de sa réélection, dimanche.

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