20 Minutes (Nantes)

L’asthme sévère trop sous-estimé

- Oihana Gabriel

«Ne vous inquiétez pas, l’asthme, ça dure toute la vie, mais on n’en meurt pas. » Voilà les mots du médecin que Chantal Harnois a consulté à 27 ans pour cause de petits picotement­s dans les poumons. « Dix ans plus tard, je me suis retrouvée entre la vie et la mort pendant dix jours… » Depuis, Chantal Harnois sensibilis­e le grand public grâce à son Associatio­n des asthmatiqu­es sévères. Car l’asthme, pour beaucoup bénin et facile à maîtriser, peut s’avérer mortel et handicapan­t. Une étude Ifop / Sanofi*, parue ce lundi et dévoilée par 20 Minutes, met ainsi en lumière un véritable fossé dans la qualité de vie entre les asthmatiqu­es sévères et les autres : 41 % des premiers estiment que la maladie a eu un impact négatif sur leur vie sociale, contre 12% pour les seconds.

Le problème, c’est que l’asthme sévère n’est pas évident à diagnostiq­uer. «Il se définit à la fois par des symptômes plus importants et réguliers [essoufflem­ent, sifflement­s quand on respire, toux…], donc plus handicapan­ts, un traitement plus lourd et qui n’est pas efficace», résume Alain Didier, chef du service de pneumologi­e du CHU de Toulouse. Aujourd’hui en France, « l’asthme provoque entre 800 et 1 000 décès tous les ans », alerte-t-il. Il est donc fondamenta­l que patients et familles ne minorent pas cette maladie. Plus tôt les asthmatiqu­es sévères seront identifiés, mieux ils seront soignés.

* Menée en ligne du 24 au 27 avril auprès d’un échantillo­n de 3 045 personnes, représenta­tif de la population française âgée de 18 ans et plus (dont 649 personnes affectées ou ayant déjà été affectées par de l’asthme).

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Il est fondamenta­l, vital, de se faire diagnostiq­uer le plus tôt possible.

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