« 20 Minutes » a suivi une leçon de «remise en selle»
A Nantes, «20 Minutes» a suivi une leçon de «remise en selle», prévue pour les cyclistes urbains en manque de confiance
« Quand il n’y a personne ça va… Mais au milieu du bruit, des voitures, et des panneaux, je panique ! » Claudine, 61 ans, a besoin d’être « rassurée ». Alors que de nombreux citadins ont envie de ressortir leur vélo, circuler en centre-ville s’annonce parfois délicat… Pour eux, des cours de « remise en selle » sont proposés gratuitement depuis le déconfinement, un peu partout en France. Mercredi, on a pu suivre l’une de ces leçons, dispensées par l’association Place au vélo. Et ça commence par les réglages. La sonnette de Claudine, pourtant obligatoire, est cassée et ses pneus sont quasiment à plat…
Après une première colle (oui, les cyclistes ont le droit de circuler sur une zone piétonne) vient la première frayeur. Rue des Hauts-Pavés, on évite une portière qui s’ouvre devant nous. « L’emportiérage est un risque important, acquiesce Laurent Chailloy, formateur chez Place au vélo. L’astuce, c’est de ne pas suivre les petits pictogrammes, souvent trop à droite, mais de rouler davantage au milieu. Un décret de 2015 nous autorise à le faire lorsqu’on longe des véhicules stationnés. Tant pis s’il y a du monde derrière. » Ce n’est pas une raison pour partir en roue libre… « Pas question de remonter par la droite une file de voitures à l’arrêt, illustre le moniteur. Rouler sur un trottoir est complètement interdit, sauf si on prend son vélo à la main. »
Attention aux ronds points
Au guidon de son VTC noir, Claudine doit désormais se frotter à l’un des nombreux ronds-points nantais. La technique, c’est de se placer au milieu, histoire d’être bien vu. Avec les bras, on indique notre direction. Autre difficulté un peu plus loin : une voie de tram à franchir. « Comme pour les bordures ou les rails, il y a un vrai risque de chute, confirme Laurent Chailloy. Sauf si on le prend à la perpendiculaire ». Avec ce conseil, ça passe sans problème. « J’avoue que je vous ai suivi sans regarder si un tram arrivait », lance Claudine, une fois de l’autre côté.
Avant de rentrer par un quartier plus calme, on croise aussi pas mal de panneaux « cédez-le passage cycliste ». Il permet de continuer (en général pour tourner à droite) sans marquer l’arrêt au feu, ce que beaucoup de cyclistes néophytes ignorent. « Jusqu’ici, à vélo, je n’avais jamais l’impression d’être à la bonne place, concède Claudine, qui ne s’en est pas trop mal sortie. Il faut que je continue de pratiquer ! »