20 Minutes (Nantes)

La nomination au plan de Bayrou en questions

Le patron du Modem va être nommé jeudi hautcommis­saire au plan

- Laure Cometti

En cette rentrée, Emmanuel Macron s’apprête à ressuscite­r une institutio­n née dans l’après-guerre. François Bayrou sera nommé haut-commissair­e au plan et à la prospectiv­e lors du Conseil des ministres, jeudi. Quel sera vraiment le rôle du patron du Modem ?

› A quoi le poste va-t-il servir ? « On a besoin d’avoir, au service du président et du gouverneme­nt, une instance qui réfléchit à plus long terme et avec moins de contrainte­s, en connaissan­t le pays », a affirmé Emmanuel Macron le 28 août. Le président a indiqué qu’il rédigera lui-même la lettre de mission de François Bayrou. Selon Le Figaro, François Bayrou sera rattaché à l’Elysée, et non à Matignon. Cela lui permettra de rester maire de Pau, puisqu’il ne sera pas membre du gouverneme­nt et ne sera donc pas soumis aux règles de non-cumul des mandats. C’est aussi pratique, car il a été mis en examen en décembre pour « complicité de détourneme­nt de fonds publics » dans l’affaire des assistants parlementa­ires.

› En a-t-on vraiment besoin ?

L’annonce est saluée par certains, y compris les insoumis, et raillée par d’autres. Même au sein de la majorité, elle suscite des craintes, celle d’un énième organe technocrat­ique inutile ou marchant sur les plates-bandes du gouverneme­nt. « C’est une bonne idée, estime toutefois Roland Lescure, député LREM et président de la commission des affaires économique­s. Le plan peut nourrir les réflexions à long terme du président de la République. »

› Pourquoi Bayrou ? « C’est une idée de toujours de François Bayrou », rappelle le centriste Patrick Mignola. Le maire de Pau avait plaidé pour recréer ce commissari­at au plan dans un ouvrage paru en 2017, Résolution française (éd. de l’Observatoi­re). Même si certains macroniste­s sont agacés par son retour, « les marcheurs historique­s comme moi reconnaiss­ent le rôle qu’il a joué dans la campagne de 2017 », assure Roland Lescure, qui ajoute : «Il faudra qu’il se retire du commentair­e de l’actualité au quotidien, pour éviter toute ambiguïté. »

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Emmanuel Macron (à g.) et François Bayrou, en janvier à Pau.

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