A l’heure du déj, les étudiants composent avec le Covid-19
Il a fallu tout réorganiser en raison du coronavirus
«On fait quoi, on tente le coup?» Devant la longue file qui serpente jusqu’au tram, ce groupe de jeunes filles hésite. Il est 12h30 et près d’une centaine d’étudiants masqués patientent déjà devant le restaurant universitaire du Tertre, sur le campus de l’université de Nantes. « La dernière fois, ça n’avançait pas, j’ai lâché l’affaire au bout de dix minutes, raconte Léa, étudiante en sociologie. Aux heures de pointe, c’est partout pareil.»
Horaires élargis
Alors que le coronavirus a chamboulé l’organisation des cours, la pause-déjeuner n’a pas été épargnée. Les craintes du Crous des Pays-de-la-Loire, qui redoutait «un problème d’accueil», semblent se confirmer. Il faut dire qu’en plus du nouveau menu à 1 € pour les boursiers qui attire, le nombre de places assises (jugé déjà insuffisant à Nantes avant le Covid) a été divisé par deux. « Un siège sur deux doit être laissé libre, il faut s’installer en diagonale», confirme Corinne Vadé, la directrice. Des étudiants ont même été spécialement embauchés pour faire respecter le protocole sanitaire.
Attablés en quinconce, Juliette, Fanny, une autre Fanny et Benjamin ont réussi à dénicher une table grâce à cette astuce : «arriver au max à 11h45». «Mais c’est relou de devoir s’espacer, s’accordent ces copains, inscrits dans des filières différentes. Pour discuter, on est trop loin ! » Pour gagner en convivialité, d’autres préfèrent l’option cafet’. « Il y a du monde, mais ça va plus vite, estiment deux étudiantes en droit. Tant qu’il ne pleut pas trop, on mange sur un banc ou dans l’herbe…»
Pour tenter d’augmenter la jauge, le Crous a ouvert une nouvelle cafétéria en Staps. Mais il a surtout décidé d’élargir les horaires des RU, avec un service de 11 h à 14 h (11h30 à 13h30 auparavant). Force est de constater que les adaptations d’emplois du temps demandées aux établissements n’ont pas encore été suivies d’effets. Au RU Ricordeau, vers 13h50, le hall est vide. «Nous servons encore, confirme un agent. Le problème, c’est que tous les étudiants sont déjà repartis en cours.»