Tibaud Briet de mille feux
Arrivé à Nantes au culot, l’arrière gauche se fait une place dans l’effectif
Parfois, la vie bascule sur un coup de fil. Comme celui donné par Thibaud Briet, joueur de handball anonyme de Rouen en N3, à Grégory Cojean, en début d’année 2019. Sa candidature non retenue par le centre de formation du HBC Nantes, l’arrière gauche de 19 ans (à l’époque) se paie néanmoins le culot d’appeler le directeur de la formation pour lui demander «un ticket pour un essai ».
Très mobile malgré sa taille
Un an et demi plus tard, Thibaud Briet fait partie intégrante du groupe pro. Face à lui, terminés les Marolles, Puteaux ou Villemomble, place à Veszprem, Kiel et encore Barcelone (jeudi à la H Arena à 20 h 45). « C’est énorme ce qui m’arrive quand on y réfléchit, reconnaît, spontanément, Thibaud Briet. C’est assez incroyable, je joue contre des mecs que je regardais encore à la télé il y a deux ans. » « Il me bluffe, car il semble bien appréhender sa nouvelle vie, cette capacité à changer de vie en deux ans, loue Grégory Cojean, adjoint d’Alberto Entrerrios et ex-directeur du centre. Il a la tête sur les épaules. » Déjà, la saison dernière, pour sa première année au « H », Thibaud Briet passait le plus clair de son temps chez les grands. « Contre le PSG, en février, j’avais eu du temps de jeu, mais j’avais eu peur de Hansen et de Karabatic, confie celui qui a obtenu récemment son IUT génie thermique. Cette année, je me suis dit que j’étais pro [il a signé un contrat de trois ans cet été] et que je m’en foutais de l’équipe adverse. Je ne suis plus dans le monde des Bisounours.»
Avec les nombreuses absences sur la base arrière depuis un mois, Briet croque les minutes qu’il passe sur le parquet à pleines dents. Malgré sa grande taille (2,03 m), sa mobilité fait merveille sur les parquets, tout comme son bras. «Il a grandi très tardivement, il s’est donc construit techniquement comme un joueur plus petit, analyse Cojean. Il est capable de déborder des deux côtés, il a une bonne vision de jeu et il bouge bien.» Briet confirme : «A 17 ans, je faisais max 1,80 m, j’ai donc beaucoup travaillé sur la mobilité, car j’étais un peu mou.» Au point que le Normand n’a jamais envisagé d’intégrer un pôle espoirs. Trois ans plus tard, Thibaud s’apprête à affronter Barcelone. «En avril 2019, j’étais avec mon père en tribune pour le dernier HBCN-Barça, je venais juste d’apprendre que j’étais pris au club. »