Les photos de classe s’adaptent aux mesures sanitaires
Pour ne pas annuler les photos de classe de rentrée, les professionnels adaptent leurs pratiques aux mesures sanitaires
On les regarde avec nostalgie, même si on butte sur certains prénoms. Avec la crise sanitaire, les photos de classe pourraient-elles définitivement faire partie du passé ? La question se pose, alors que le coronavirus a chamboulé la vie scolaire. « Dans le collège de ma fille, il a été décidé de reporter la photo au printemps, croit savoir un papa de la région nantaise. D’habitude, ils font ça à la rentrée. Mais là, j’imagine que c’est un peu compliqué… » Chaque établissement décide de la façon dont il veut procéder. Seule consigne, respecter le protocole sanitaire, qui impose le masque pour les enseignants et les élèves de plus de 11 ans. « Les photos avec le masque, il y a des demandes, observe Benoît Gendrot, photographe. Mais je préfère jouer sur la distance sociale : on met des repères au sol et les élèves enlèvent leur masque au dernier moment. Pour que tout le monde rentre, on fait une rangée de plus, avec des élèves assis par terre. Puis on s’éloigne un peu et on sort le grand-angle ! »
Pour une séance avec des moins de 11 ans, il n’y a pas trop de soucis, sauf quand un élève manque à l’appel à cause du virus ou porte exceptionnellement un masque à la demande de ses parents. La vraie problématique concerne alors l’enseignant. « En général, on le prend en photo à part, sans masque, et on l’ajoute en médaillon ou près du groupe d’élèves en retouchant la photo, explique Thierry Allemand, gérant du studio Family photo à Bouguenais. Parfois, ça donne des moments surprenants : comme dans cette classe, cette semaine, où les enfants ont assisté à la séance et découvert le visage découvert de leur prof pour la première fois ! »
Assemblage façon puzzle
Pour mettre fin aux rangs d’oignon, de plus en plus de photographes se lancent dans le trombinoscope. S’il a vu passer devant son objectif des groupes d’enseignants masqués, Arnaud Monfort propose pour les élèves ses «photos alvéolaires». Le principe? Regrouper sur une même image tous les enfants pris tour à une tour dans une sorte de boîte. « Il y a de la demande, constate le photographe nantais. Grâce au montage, on n’attrape pas le Covid ! Et les gamins font des figures, c’est rigolo et plutôt facile à réaliser.» Studio carré, une entreprise nantaise qui s’est lancée cet été, mise sur « un état d’esprit moderne et positif». Avec sa photo de classe au format carré, où chaque élève prend la pause et « exprime sa personnalité », elle a déjà séduit plusieurs écoles maternelles et primaires. « On propose aussi la vente en ligne, pour éviter les contacts et les problèmes liés à l’encaissement d’argent, détaille Magali Lorre, la commerciale de Studio carré. C’est un moyen de rassurer les écoles et les familles, chez qui on sent parfois beaucoup de stress. »