LR travaille plus son côté vert pour gagner plus d’électeurs
Les Républicains ont lancé de nombreux chantiers pour faire avancer la question écologique au sein de leur parti
« On veut montrer qu’il existe une écologie de droite. » Les Républicains retrouvent Jean-Louis Borloo ce jeudi matin à l’Assemblée nationale. L’ancien ministre de l’Ecologie de Nicolas Sarkozy ouvrira le séminaire des parlementaires LR avec une thématique environnementale. A première vue, l’écologie n’est pas le thème de prédilection de la droite, traditionnellement plus portée par les sujets régaliens. Mais LR multiplie les initiatives environnementales : des forums sur l’agriculture et l’alimentation, des «matinées de l’écologie » avec des experts, des consultations grand public, et même un «tour de France de l’environnement» lancé par le no 3 de LR, Aurélien Pradié, qui doit rencontrer, pendant un an, élus, acteurs agricoles et associatifs. «La droite doit se saisir de la question écologique, proposer un modèle différent d’Europe Ecologie-Les Verts, explique le député de l’Ain Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée. Une écologie pragmatique, positive, de proximité. C’est un défi pour nous et un travail sur le long terme.»
Chassée de plusieurs grandes villes par les écologistes aux dernières municipales, la droite y trouve aussi un intérêt électoral. Car tous les partis, jusqu’au Rassemblement national, réfléchissent désormais sur cette thématique. « Une partie de notre électorat ne vote plus à droite, car on ne porte pas assez ces questions», relève Damien Abad, qui a lancé mi-septembre une « task force environnement » chargée de plancher sur l’énergie, les mobilités ou encore la fiscalité verte. Un sondage commandé par LR à l’Ifop le confirme : 67 % des Français (et 52 % des sympathisants de droite) estiment que, « aujourd’hui, aucun parti de droite n’incarne l’écologie».
Le sujet n’est pas toujours facile à défendre au sein de la droite. En 2016, l’ex-ministre Luc Châtel estimait que LR devait être « le parti du gaz de schiste, des OGM, des biotechs». «Il y a encore des poches de résistance, mais la jeune génération a une sensibilité accrue sur la cause environnementale », répond Damien Abad. L’eurodéputé David Cormand y voit le signe d’une « victoire culturelle » : « On s’est battus pendant quarante ans pour que l’écologie soit le sujet politique, c’est fait, salue l’ancien patron d’EELV. Maintenant, on entre dans la deuxième phase. Quelle écologie et, surtout, quel modèle de société? Or la droite reste aujourd’hui dans une vision conservatrice de l’écologie puisqu’elle ne remet pas en question le modèle économique dans sa globalité. » Nul n’en doute plus, l’écologie sera au coeur des prochains scrutins électoraux.
«La jeune génération a une sensibilité accrue sur la cause environnementale.»
Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée