20 Minutes (Nantes)

L’allongemen­t du délai de recours à l’avortement sème la zizanie à LREM

- Laure Cometti

En langage « start-up », cher aux macroniste­s, on appelle cela se faire « challenger ». Des ex-députés marcheurs ont déposé une propositio­n de loi sur l’accès à l’avortement, discutée ce jeudi à l’Assemblée. Les 15 députés du groupe Ecologie démocratie solidarité (EDS) dament ainsi le pion à la majorité, qui voulait porter elle-même ce texte dans le cadre d’un projet de loi.

Le texte propose l’allongemen­t du délai pour avoir recours à une interrupti­on volontaire de grossesse (IVG), passant de douze à quatorze semaines de grossesse. « Les femmes les plus précaires font des IVG plus tardivemen­t, à cause d’un manque d’accès à l’informatio­n et de grandes disparités territoria­les », explique à 20 Minutes la députée EDS Albane Gaillot, qui a déposé la propositio­n de loi mi-juillet. Le gouverneme­nt a donné un avis défavorabl­e sur ce texte, mais la plupart des députés La République en marche (LREM) devraient passer outre et voter pour.

«Il faut agir rapidement»

Le jeune groupe EDS a-t-il voulu piéger LREM ? Albane Gaillot s’en défend et invoque la volonté d’aller vite. «Il faut agir rapidement pour les femmes qui se trouvent en difficulté pour avorter », avance l’ex-LREM. Signe de leur soutien au texte, les députés LREM lui ont ajouté plusieurs articles, pour permettre aux sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgica­les, et supprimer le délai de quarante-huit heures entre l’examen psychosoci­al et l’acte.

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Une manifestat­ion pour le droit à l’avortement à Paris en 2018.

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