20 Minutes (Nantes)

«Je préfère tout à l’indifféren­ce»

La chanteuse Carla Bruni revient avec un nouvel opus de titres originaux

- Propos recueillis par Fabien Randanne

Carla Bruni reçoit 20 Minutes mi-septembre, chez elle, dans le 16e arrondisse­ment de Paris. Elle nous fait entrer dans son studio. Il y a sa guitare, son piano. Dans l’entretien qu’elle accorde en vue de la sortie de son nouvel album, Carla Bruni, elle apparaît accessible tout en restant à distance. Ex-première dame, mais pas prima donna.

Cela faisait sept ans que vous n’aviez pas sorti d’album avec des chansons originales. Quel a été le déclic ?

J’avais vraiment envie d’écrire. Ca me tenaillait. Je m’y suis mise en novembre dernier. La partie de l’écriture est celle que je préfère dans tout le processus, même si j’aime aussi être sur scène et parler de mon album.

Où puisez-vous l’inspiratio­n ?

Je pars d’une émotion intime, mais qui peut être relative à autrui. Par exemple, vous pouvez me raconter une histoire, qui m’émouvra de manière personnell­e… Je ne me dis pas : « Je vais écrire sur ça. » Cela doit me venir d’un sentiment.

Par le passé, vos chansons ont souvent été analysées au regard de prétendues significat­ions cachées. Cela vous agace ou vous amuse ?

J’ai beaucoup de gratitude pour l’intérêt qu’on accorde à mes chansons, que ce soit pour les écouter, m’en parler, et même pour ne pas les aimer. Je préfère toute réaction à l’indifféren­ce.

Vous avez sorti deux albums à une époque où votre mari, Nicolas Sarkozy, occupait des fonctions politiques. Etes-vous plus sereine pour faire la promotion de ce nouvel album aujourd’hui, en 2020 ?

Moi, ça ne me parasitait pas beaucoup, mais ça parasitait beaucoup les autres. C’est pour eux que c’est plus relax depuis que mon mari n’est plus du tout impliqué dans une vie politique. Mais là encore, en suscitant de l’intérêt et de la curiosité, je pense qu’on peut toujours tirer son épingle du jeu. Car je crois que les gens voient qui vous êtes, même quand ils sont journalist­es, même s’ils sont dans un combat politique.

Vos chansons ont une dimension intimiste contrastan­t avec ce que le public peut projeter sur vous par rapport à votre célébrité. Est-ce une manière de contrebala­ncer cela ?

Mes chansons sont telles que je suis. Arriver tout habillée de viande rouge ou de paillettes au Super Bowl, avec 40 danseurs, j’adorerais ça ! Mais j’adorerais ça si j’étais Lady Gaga. Or, je ne peux pas, ça se voit tout de suite : je n’ai que ma guitare, je suis formée complèteme­nt à l’ancienne. Et, tout simplement, je n’ai pas son talent. Moi, j’aime bien raconter des histoires dans mes chansons, faire frémir mais un battement d’ailes, quoi.

L’amour est pour vous une source d’inspiratio­n inépuisabl­e…

Inépuisabl­e. (Silence)

La chanson Les Séparés, dont Calogero a composé la mélodie, parle de séparation amoureuse. Cela vous fait-il peur ?

Oui… Ca me fait peur. Surtout les séparation­s qui sont radicales.

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Cela faisait sept ans que Carla Bruni n’avait pas sorti d’album.

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