L’expérience des artères sans voiture prolongée
La ville de Nantes a décidé de prolonger l’expérience des artères sans voiture jusqu’au 31 janvier 2021
Rue d’Allonville, près du Jardin des plantes, des riverains se promènent, des cyclistes profitent de l’espace agrandi et deux femmes discutent sur un banc nouvellement installé. Dans cette rue de Nantes, comme dans une quinzaine d’autres, la piétonnisation en vigueur depuis le déconfinement va se prolonger jusqu’au 31 janvier 2021, vient d’annoncer la mairie. Une décision qui a permis des aménagements temporaires dans le cadre de plan piéton. Et qui semble validée par les citadins.
«Je suis un utilisateur de vélo, donc forcément, pour moi, c’est super, se réjouit Anthony. Il y a moins de passages de voitures et ce, même dans les rues parallèles, car les gens évitent désormais de passer par là.» L’expérimentation nantaise, à la suite de la demande des commerçants, a permis aux habitants de se réapproprier l’espace. «C’était très convivial cet été, confie Claudine, une retraitée. Quand je passais devant le café Personnes, il y avait du monde sur la terrasse, c’était agréable! Je trouve que ça oxygène un peu.» Son amie Catherine est un peu plus sceptique : « A titre personnel, ça ne me dérange pas plus que ça, mais il faut vraiment cogiter quand on se déplace.»
«La force du centre-ville»
La rue d’Allonville est loin d’être la seule dont l’accès est interdit aux voitures. Ce qui n’a pas échappé à Danielle, croisée rue Armand-Brossard, du côté du cours des 50-Otages. « Mes amis de Nantes me racontent que ça devient de plus en plus compliqué de circuler, avoue cette femme, originaire du Finistère. Après, quand je fais les magasins, que je me promène, c’est sûr que c’est sympa ! »
Juste à côté, les rues Léon-Blum et Saint-Léonard sont aussi concernées. Rue Jean-Jacques- Rousseau, où des motifs bleus colorent le goudron et des guirlandes virevoltent dans le ciel, l’atmosphère a complètement changé. Ce qui fait les affaires des commerçants. « Le fait de piétonniser la rue a ramené du monde, assure Julien, vendeur alternant chez Hugo Boss. Des clients ont même découvert la boutique. Il y avait aussi pas mal de touristes, cet été, et ça a impacté positivement notre chiffre d’affaires.»
Au point de rendre cette piétonnisation définitive ? « La piétonnisation, c’est la force du centre-ville nantais, affirme
Olivier Dardé, président de l’association des commerçants Plein centre. On a vécu des temps très durs économiquement et l’extension des terrasses [prolongée jusqu’à fin novembre] rendue possible grâce à cette piétonnisation est devenue vitale. » Aux critiques concernant les problèmes de circulation, Olivier Dardé a une solution : « On pourrait imaginer un centre-ville avant et après 19 h. Avant, les voitures et les bus circuleraient normalement et à 19 h, on organiserait des zones festives complètement piétonnes pour s’approprier le centre. »
La ville évaluera le dispositif et les suites à donner.