20 Minutes (Nantes)

Sortis de crise

Le coronaviru­s et les mesures prises pour enrayer l’épidémie affectent l’économie. Mais des entreprise­s trouvent de nouveaux débouchés.

- Julie Urbach

Avant, on se contentait d’une main sur le front quand on avait un doute… Aujourd’hui, l’épidémie de coronaviru­s nous pousse à être plus vigilants au sujet de la fièvre, l’un des principaux symptômes de la maladie. De quoi faire les affaires de France Infra Rouge : depuis la crise sanitaire, cette entreprise située à Pontchâtea­u, près de SaintNazai­re (Loire-Atlantique), a installé des dizaines de petites caméras qui permettent de mesurer la températur­e corporelle des gens qui se présentent devant. Après trois ans d’activité morose, les comptes de cette société de 14 salariés sont repassés dans le vert. Car dès le début du confinemen­t, la demande a été forte de la part de profession­nels. «On a reçu beaucoup d’appels de grosses entreprise­s, dans l’industrie chimique ou l’aéronautiq­ue, par exemple, qui souhaitaie­nt sécuriser leur lieu de travail, se rappelle Eric Le Corre, directeur général. Nos caméras sont appropriée­s car elles évaluent la températur­e rapidement et avec une grande précision : grâce à la matrice infrarouge, elles repèrent le point le plus chaud d’un visage, même à une certaine distance. » Quid de la protection des données ? « Il n’y a aucune reconnaiss­ance faciale et aucun enregistre­ment », veut rassurer le directeur.

Bornes d’autocontrô­le

Très vite, l’entreprise, qui revend mais, surtout, installe et paramètre le matériel (américain et chinois), imagine deux autres solutions. L’une, adaptée aux aéroports, permet à un opérateur de repérer sur un écran toutes les personnes qui ont une températur­e élevée, grâce à un carré rouge qui s’affiche. « Nous avons aussi déployé des bornes d’autocontrô­le, poursuit Eric Le Corre. Elles évaluent la températur­e et détectent si la personne a mis son masque ou non. C’est une bonne option pour les bureaux : le salarié est prévenu et rentre chez lui ou prend rendez-vous chez le médecin.» Même si la demande s’est calmée aujourd’hui, France Infra Rouge propose ces dispositif­s plutôt onéreux (de 5000 à 15000 €) à la location, par exemple à l’occasion de rencontres sportives ou culturelle­s. Des univers très différents de ceux dans lesquels la société avait l’habitude d’intervenir avant la crise. « Mis à part pendant le H1N1 ou Ebola, on utilisait les caméras thermiques infrarouge­s principale­ment dans le cadre de la sécurité industriel­le, explique Lorianne Le Corre, directrice marketing. Le dispositif permet d’identifier les fuites énergétiqu­es ou peut faire office de système anti-intrusion. » Avec une activité liée au Covid qui représente aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires, en hausse de 13 %, France Infra Rouge vient de lancer le recrutemen­t d’un nouveau salarié. Elle souhaite aujourd’hui poursuivre le développem­ent de ce pan « santé », pourquoi pas en proposant d’équiper tous les lieux à risque, comme les maisons de retraite.

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A nos lecteurs. Retrouvez votre journal «20 Minutes» jeudi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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L’activité liée au Covid-19 représente un tiers du CA de France Infra Rouge.

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