Une deuxième vague en grande pompe (funèbre)
Les professionnels du secteur, qui se sont organisés, font face à un afflux de travail
Avec plus de 400 décès quotidiens dus au Covid-19 depuis quelques jours, les conseillers funéraires, marbriers, maîtres de cérémonie sentent une accélération du rythme de travail. «Dans certaines zones géographiques, on note une augmentation de 30% des décès par rapport à 2019», note Annick Gueguen, porte-parole de la Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie (CPFM). Mais la profession, avec ses 23 000 agents, s’est organisée pour gérer la crise. Beaucoup de familles ont mal vécu, lors de la première vague, l’impossibilité d’assister aux enterrements. Le Premier ministre, Jean Castex, a précisé jeudi dernier que, pendant ce reconfinement, les enterrements pourraient réunir jusqu’à 30 personnes, personnels des pompes funèbres compris. Pourquoi cette jauge? «On a ainsi le moyen d’espacer les personnes pour que chacune ait les 4 m2 réglementaires dans les crématoriums, qui restent ouverts», répond Annick Gueguen.
Il y a d’autres changements par rapport à la période de la première vague. En mars, les professionnels enterraient avec angoisse sans masque ni gants,
« Aujourd’hui, 80 % des cercueils sont fabriqués en France. » Annick Gueguen, porte-parole de la CPFM
mais les pénuries matérielles ne sont plus d’actualité. «Nous avons été reconnus comme profession prioritaire, se félicite Annick Gueguen. Nous sommes éligibles pour accéder aux stocks de sécurité en cas de besoin.» Aussi, les entreprises se sont organisées. «Les professionnels ont prévu un surstockage de fournitures, rassure Annick Gueguen. Aujourd’hui, 80 % des cercueils sont fabriqués en France, donc la filière est réactive. Certains fabricants ont fait tourner leur entreprise parfois jusqu’à + 30 %. Tout le monde a les manches retroussées et espère pouvoir faire face. »