A l’île de Nantes, de nouveaux habitats font débat
Selon nos lecteurs, le nouveau quartier de l’île est le lieu le moins attrayant de la ville
« Gris », « austère », « froid », « trop carré », « trop massif », « stalinien » « affreux »… Le nouveau quartier situé autour du boulevard de la Prairie-au-Duc, sur l’île de Nantes, ne soulève pas l’enthousiasme. Il a été cité à plusieurs reprises parmi les constructions perçues comme les plus laides de la ville, lors de la consultation organisée par 20 Minutes auprès de ses lecteurs. « C’est vraiment triste, regrette Maïwen. Je ne comprends pas qu’on puisse laisser faire ça juste à côté des Machines de l’île qui sont, à l’inverse, un symbole d’audace et de créativité. » Sur le quai de la Fosse, juste en face, l’appréciation est similaire. «Ça forme un bloc infranchissable, une forteresse grise. Les couleurs étaient-elles interdites?», ironise
Stéphanie, à la sortie du Navibus. Les résidents se montrent plus indulgents. La plupart défendent la qualité de leurs appartements, la fonctionnalité des parties communes et les balcons. « Mais, on ne va pas se mentir, les immeubles ne sont pas magnifiques. Ça fait un peu banlieue des années 1960», commente Djibril, à la sortie de l’école Aimé-Césaire.
«Il y a un côté autoritaire»
Ce ressenti n’étonne pas Jean-Louis Violeau, sociologue, intervenant à l’école d’architecture de Nantes. «Il y a une austérité qu’on ne peut pas nier. Il y a un côté autoritaire, assez lisse, géométrique. Des caractéristiques qu’on attribue généralement à l’architecture moderne. Il manque peut-être un peu d’ornements, des variétés, des points saillants. En fait, la vraie beauté de ces bâtiments se cache à l’intérieur.» « L’esthétique, c’est totalement subjectif, considère Jean-Luc Charles, directeur de la Samoa, la société publique en charge de l’aménagement de l’île de Nantes. On a un boulevard monumental mais le rapport d’échelle est très réussi. Il faut aussi laisser à ce quartier, comme d’autres, un temps d’acclimatation et d’acceptation. »