20 Minutes (Nantes)

Grâce à eux, rien n’est perdu

En distribuan­t des invendus, l’associatio­n Tinhi Kmou aide les plus démunis et lutte contre les gaspillage­s en tout genre

- Clara Le Nagard

Il est 17 h ce lundi soir au numéro 43 du boulevard Gustave-Roch, sur l’île de Nantes. La distributi­on de denrées commence dans trente minutes, mais une longue queue se forme déjà à l’entrée du local de l’associatio­n Tinhi Kmou (TK). Ouverte à tous, elle se bat contre le gaspillage alimentair­e depuis deux ans. « Pendant le premier confinemen­t, il y avait déjà du monde, mais depuis le reconfinem­ent, ça a explosé, raconte Frédérique Lefevre, trésorière de TK et compagne du fondateur, Alain Taha. On est passé de 70 personnes par jour à 180 et ça va parfois jusqu’à 300 personnes.»

Du lundi au vendredi, de 17 h 30 à 18 h 30, les quinze bénévoles de TK redistribu­ent des invendus tels que des fruits, des légumes, du fromage, des pâtes. « Notre but, c’est l’antigaspil­lage, que ce soit alimentair­e, vestimenta­ire ou autre, décrit la trésorière. On récupère des produits chez nos partenaire­s, hypermarch­és, grossistes ou épiceries, qu’on redistribu­e gratuiteme­nt et sans distinctio­n. »

«On est au gramme près»

L’associatio­n, qui fonctionne sans subvention, était auparavant installée à 500 m de là, rue Paul-Nizan. « On s’était mis dans cette rue avec un barnum pour distribuer les fruits et les légumes, relate Tri Dung Nguyen, un bénévole. Mais on n’avait clairement pas la place pour tout stocker.»

Au mois de mai, faute de réponse de la mairie, les militants de TK ont forcé la porte de l’ancien local des Restos du coeur, vide depuis leur départ fin 2019. « Il n’y avait personne dedans, il ne servait à rien », commente Tri Dung. « On avait demandé un lieu pour stocker les produits récupérés, mais ça nous avait été refusé. On devrait bientôt obtenir une convention de la part de la mairie », espère Frédérique. Alors que les gens sont de plus en plus nombreux à faire la queue, la distributi­on démarre dans le respect des mesures sanitaires. Christian fait partie des premiers arrivés. « Je suis entreprene­ur et en ce moment ça va très mal, avoue-t-il. Je viens depuis le mois de juin et je suis content, parce que c’est une associatio­n très active. Il n’y a rien qui se perd, on est vraiment au gramme près. »

Durant le premier confinemen­t, le curé de la paroisse Sainte-Madeleine avait prêté son église à Tinhi Kmou pour qu’ils puissent distribuer des aliments. C’est là que Luce, retraitée de 65 ans, a découvert l’associatio­n. «Quand je viens, je prends aussi pour mes voisins, des personnes âgées qui sont dans le besoin, explique-t-elle. Je trouve que c’est très humain. Alain, le fondateur, a vraiment le coeur sur la main. »

Les bénévoles organisent aussi des événements solidaires, comme des barbecues le samedi, mais aussi des relookings pour les personnes en situation de précarité ou de l’aide pour rechercher un logement.

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L’associatio­n peut recevoir jusqu’à 300 personnes par jour.

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