Des journalistes au coeur d’une controverse après une manifestation
La soirée a été marquée par des heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre, mardi, à l’issue d’un rassemblement à proximité de l’Assemblée nationale contre la proposition de loi sur la «sécurité globale». Fait inédit, plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré que les forces de l’ordre demandaient aux journalistes présents au moment de la dispersion du rassemblement de quitter les lieux, au même titre que les manifestants. Au total, 33 personnes ont été interpellées, a fait savoir la préfecture de police. Un journaliste de France 3 a notamment été gardé à vue douze heures.
Schéma du maintien de l’ordre
Interrogé mercredi par 20 Minutes, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a apporté des précisions : « Il a été prévu de pouvoir mettre fin à cette manifestation devenue illégale, y compris pour les journalistes, comme c’est prévu par le schéma du maintien de l’ordre. » Pour Emmanuel Dreyer, professeur de droit à l’université Paris-1, ce document pose en partie problème. « En l’absence de violences commises par le journaliste (…), une telle sanction mettrait en cause la liberté d’informer », écrit le spécialiste dans une note publiée par Le Club des juristes en octobre. Le Syndicat national des journalistes a dénoncé mercredi « les violences et menaces à l’encontre de journalistes, commises par des forces de l’ordre ».