En un an, Citad’elles a mis plus d’un millier de femmes à l’abri
La structure de protection pour femmes fait le bilan de sa première année
Depuis la fin du premier confinement, elles sont jusqu’à 80 femmes par semaine, en moyenne, à franchir les portes de ce lieu. Ouvert il y a près d’un an dans un immeuble du boulevard Vincent-Gâche, à Nantes, Citad’elles a déjà accueilli plus de 1 250 femmes, a indiqué la mairie, vendredi, lors d’un premier bilan. Parmi elles, des étudiantes, des retraitées, des vendeuses ou des cadres, la plupart âgées de moins de 45 ans, venues chercher de l’aide dans cette structure pluridisciplinaire, ouverte 24 h / 24 et 7 J / 7.
« La grande majorité, 93 %, est victime de violences conjugales ou intrafamiliales », observe Valérie Alassaunière, la directrice. Et, selon elle, 35 de ces victimes étaient enceintes. Sur place, une vingtaine de professionnels, dont des travailleurs sociaux, une infirmière ou un psychiatre, les reçoivent. Aussi, des permanences sont organisées par diverses structures (Caisse d’allocations familiales, ordre des avocats de Nantes) et associations (Planning familial, SOS Incestes, Question Confiance). Et celles qui proposent un accompagnement psychologique et des conseils juridiques font le plein.
Trois logements d’urgence
« Beaucoup de femmes n’ont pas encore commencé de procédure pénale, détaille Camille Dormegnies, directrice de France Victimes 44. Nous les accompagnons, notamment au sujet du dépôt de plainte. » Grâce à la présence de la brigade de protection de la famille du commissariat de Nantes, 33 d’entre elles l’ont fait sur place. Pour Johanna Rolland, la maire de Nantes (qui finance les trois-quarts du budget de fonctionnement de 1,8 million d’euros), ces chiffres montrent que Citad’elles, présentée comme unique en France, était « malheureusement très attendue». Pendant le confinement, la structure n’a pas diminué son activité, au contraire. Elle est restée ouverte et les trois logements d’urgence permettant la mise à l’abri temporaire de victimes n’ont jamais été aussi occupés.