20 Minutes (Nantes)

L’ouïe dit non au télétravai­l

Selon une enquête de l’Ifop, publiée ce mardi, un tiers des télétravai­lleurs souffrent des oreilles, du fait de leurs activités profession­nelles.

- Oihana Gabriel

« Le simple fait de devoir passer un appel téléphoniq­ue est devenu un calvaire », se lamente Stéphane, 52 ans, qui a répondu à notre appel à témoignage­s. Il a enchaîné les visioconfé­rences quatre à cinq heures par jour depuis mars 2020. Résultat : des acouphènes et des difficulté­s de concentrat­ion. Le télétravai­l s’est transformé, pour certains, en un enchaîneme­nt d’appels profession­nels et personnels. Un combo qui peut générer une grande fatigue auditive.

« Je n’entends pas bien lors des Skype (nombreux !), donc casque en quasi permanence et cela me fatigue beaucoup, se plaint Aline, 59 ans. Idem lorsqu’il y a trop de bruits périphériq­ues, je mets un casque avec un peu de musique, et c’est fatigant à la longue. » Cette fatigue auditive peut se manifester par une intoléranc­e au bruit. « Mais aussi par des troubles de l’équilibre et des maux de tête, prévient Jean-Michel Klein, vice-président du Syndicat national des ORL. Les yeux, vous pouvez les fermer, les oreilles, non. » Un problème passé sous silence ? Une enquête de l’Ifop pour l’associatio­n Journée nationale de l’audition (JNA), publiée ce mardi, dévoile que plus d’un tiers des télétravai­lleurs quotidiens ont déjà ressenti des troubles auditifs à la suite de l’usage d’un casque ou d’écouteurs. Soit presque le triple de la moyenne nationale.

«Ecouter en champ libre»

Pour éviter les problèmes, des solutions existent. « Environ 65 % des télétravai­lleurs utilisent des écouteurs basiques, regrette Sébastien Leroy, porte-parole de l’associatio­n JNA. Or un casque de travail est construit pour optimiser le traitement de la parole. Il est aussi préférable d’avoir un casque avec une coque qui recouvre l’oreille, car il sera plus hermétique. Donc moins besoin d’augmenter le volume pour comprendre.» Autre option, acheter une petite enceinte, « car il vaut mieux écouter en champ libre qu’avec un casque», conseille Jean-Michel Klein. Deuxième réflexe, prendre des pauses. « L’oreille a besoin de temps de récupérati­on, insiste Sébastien Leroy. Des entreprise­s ont instauré des pauses de cinq à dix minutes entre chaque visio. » Un temps de silence qu’on peut optimiser par quelques étirements, utiles pour rester en forme.

 ??  ??
 ??  ?? Multiplier les visioconfé­rences peut générer une grande fatigue auditive.
Multiplier les visioconfé­rences peut générer une grande fatigue auditive.

Newspapers in French

Newspapers from France