Après une longue pause, Enzo Lefort se reprend aux Jeux
Après un an d’arrêt, le champion de fleuret Enzo Lefort joue sa place aux JO
Enfin. Après un an sans compétition, les escrimeurs retrouvent les pistes internationales. Pour le fleuret, rendez-vous en fin de semaine, à Doha. Enzo Lefort en sera. Le champion du monde en titre de la discipline joue une place en individuel aux Jeux olympiques de Tokyo. Avant d’embarquer pour le Qatar, il témoigne de son envie de remettre le masque.
Pour vous, à quoi ont ressemblé ces douze derniers mois ?
Après le premier confinement, la reprise a été très progressive. On a repris l’entraînement en mai, dans un premier temps en extérieur, et seulement ensuite, on a eu l’autorisation d’entrer dans l’Insep, où on a enfin pu se remettre à l’escrime. On savait qu’il n’y aurait pas de compétition avant octobre et que l’incertitude allait devenir la norme. Moi, je me suis dit pendant toute cette période qu’il fallait que je m’accroche, que je préparais les JO. Ça m’a conforté dans l’idée qu’il fallait lâcher prise, s’adapter à la situation qui se présente.
Comment se passe la concurrence au sein de l’équipe en vue des Jeux ?
Il y a une grosse densité en fleuret, mais on a la chance d’avoir un groupe sain. On s’entend vraiment bien, on est potes en dehors de la piste. La concurrence est acceptée par tout le monde, et ce sera pareil pour la décision des entraîneurs. Que le meilleur gagne, et quand on a perdu, on encourage l’autre quand même.
Les JO risquent de se dérouler sans spectateurs. Ça enlèvera tout leur charme, selon vous ?
Honnêtement, non. Déjà, en escrime, on n’est pas habitué à des salles de 80 000 personnes en fusion (rires). Donc ça ne va rien changer. Ça reste une piste, un adversaire, un arbitre. Les Jeux sont le seul moment où notre sport a un peu de visibilité, on les attend toujours avec impatience.
Vous avez sorti un livre de photos, un moyen de mieux faire connaître votre discipline ?
Ça fait trois ans maintenant que je me suis mis à la photo. Mes coéquipiers ont tous été hyper contents de participer à ce projet. Avec ce livre, je pense au gamin qui a envie de faire de l’escrime et qui se dit que c’est un sport inaccessible. Je veux qu’il sache que ce sport est ouvert à tout le monde.