Une haine très Net
Ce mercredi, un procès historique s’ouvre contre cinq personnes qui ont posté des messages haineux visant la communauté asiatique.
Le 28 octobre, Emmanuel Macron annonce l’instauration d’un nouveau confinement sur l’ensemble du territoire. Visés par une flambée de xénophobie et de racisme depuis le début de la crise sanitaire (lire ci-contre), les Asiatiques font l’objet ce soir-là d’une campagne haineuse particulièrement virulente sur les réseaux sociaux. « Ça va aller dans le 13e chasser du Chinois », peut-on par exemple lire sur Twitter. Après quatre mois d’enquête, le procès de cinq internautes suspectés d’être à l’origine de certaines de ces publications doit s’ouvrir ce mercredi devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Une dimension «symbolique»
Pour le vice-président de l’association des jeunes Chinois de France (AJCF), qui doit se constituer partie civile à l’audience ce mercredi au côté de nombreuses autres associations antiracistes, ce procès revêt une dimension «symbolique» : «Rien qu’en jugeant ces faits, cela montre qu’on ne peut pas écrire n’importe quoi sur les réseaux sociaux. L’impunité en ligne doit cesser.» Epaulée par des juristes, l’AJCF a mis en ligne un modèle de plainte pour incitation publique à la violence ou à la discrimination raciale. «L’un des comptes à l’origine de ces publications était suivi par des milliers de personnes, précise Soc Lam, l’avocat de l’AJCF. Il fallait stopper la diffusion de ces messages.» Les cinq hommes devront répondre ce mercredi d’injure publique à caractère raciste et provocation à commettre un crime ou un délit. « En moins de six mois, les auteurs de certains messages ont été identifiés et vont être jugés, se félicite Sun-Lay Tan, porte-parole du comité Sécurité pour tous. C’est incroyable pour nous, c’est le signe d’une véritable prise en compte de la gravité de ces faits par les pouvoirs publics.»