L’aménagement du Carnet n’est plus à l’agenda
La ZAD est évacuée mais le projet est arrêté, indique le Grand port maritime
Trois jours après l’expulsion de la ZAD du Carnet, occupée depuis six mois par une cinquantaine de militants, les forces de l’ordre sont toujours sur place, à Frossay, à l’ouest de Nantes, pour empêcher une réinstallation. L’évacuation des déchets et morceaux de cabanes est en cours d’achèvement. Si des zadistes s’étaient installés sur cette ancienne île de Loire remblayée, c’est parce que le Grand port maritime projetait d’installer, sur ce vaste terrain en partie sauvage, une base logistique (ponton) ainsi qu’un écoparc d’entreprises. Un potentiel d’un millier d’emplois était annoncé.
«La crise a changé la donne»
Face aux critiques environnementales, le port avait fait savoir en novembre que le projet était repoussé d’au moins un an. Cela devrait être plus long. « A ce stade, nous n’avons plus de projet d’aménagement ou de construction, annonce Olivier Trétout, directeur général du port. Ce n’est pas parce que la zone a été évacuée qu’une usine va sortir de terre demain. Pour les zadistes, il n’y a donc absolument rien à défendre. » Le directeur explique : « On souhaite se donner du temps. La crise économique que nous traversons a changé la donne. Donc, tant qu’il n’y aura pas de projet à discuter publiquement et qui emportera l’adhésion la plus large, il n’y aura pas d’aménagement. Les seules actions que nous souhaitons mettre en oeuvre rapidement, ce sont la remise en état du site, des accès, ainsi que la réalisation d’inventaires faunistique et floristique, comme indiqué il y a six mois déjà. »
Le site du Carnet avait déjà été au coeur d’un projet contesté de centrale nucléaire, entre 1982 et 1997.