Philippe, le bel avenir ?
Alors que LREM fête ses cinq ans, le mouvement d’Emmanuel Macron espère compter l’ex-Premier ministre dans ses rangs pour la présidentielle. Mais son ambition pourrait être tout autre.
Il est sorti de son hibernation. Edouard Philippe restait en retrait de l’actualité politique depuis son départ de Matignon, le 3 juillet 2020. Neuf mois plus tard, l’ancien Premier ministre publie mercredi un livre bilan de son expérience de chef du gouvernement, coécrit avec son ami l’eurodéputé Gilles Boyer. Loin d’apporter de la clarté sur ses ambitions politiques personnelles, Impressions et lignes claires (éd. Lattès) entretient chez les macronistes le mystère sur l’avenir d’Edouard Philippe. L’intéressé alimente lui-même les spéculations. «J’ai été d’une très grande loyauté à l’égard du président de la République, mais je suis aussi d’une grande liberté de ton et de pensée, et je dois m’en servir pour faire vivre un débat que je crois indispensable à mon pays », a-t-il assuré sur France 2, dimanche soir. Alors que le parti créé en 2016 par Emmanuel Macron s’apprête à souffler ses 5 ans, ce mardi, les sorties médiatiques de l’ancien chef du gouvernement vont se multiplier cette semaine (sur France Inter et TMC mercredi), pour la promotion de son livre. « Ça ne sort pas au meilleur moment, mais il n’y est pour rien, le pauvre, préfère sourire Roland Lescure, porte-parole de LREM. Il a symbolisé le dépassement des clivages, c’est très bien qu’il publie un livre. »
«Il est très populaire»
La capacité de l’ancien membre des Républicains à rallier des élus venus de la droite intéresse les marcheurs en vue de la campagne d’Emmanuel Macron pour sa réélection en 2022. Parmi les idées défendues dans Impressions et lignes claires, il y a « une grande attention portée à l’utilisation de l’argent public, le respect de l’autorité de l’Etat, la valorisation du travail », explique Gilles Boyer à l’AFP. Autant de thèmes de campagne susceptibles de parler à l’électorat de droite comme aux macronistes. La bonne cote de popularité du Havrais, qui n’a pas adhéré à LREM, est, bien sûr, scrutée par les marcheurs. « Il est très populaire aujourd’hui, et je pense qu’il doit en partie cela au fait qu’il a appliqué notre programme, préfère tempérer Roland Lescure. Et qu’il est plus éloigné des affaires. »