La terre ne tourne pas rond partout
Quelles conséquences peut avoir le report du Grand Chelem parisien d’une semaine pour les autres tournois du circuit ?
Cette fois, la Fédération française de tennis a mis les formes. Un an après s’être mis beaucoup de monde à dos en annonçant dans son coin le report de Roland-Garros de mai à septembre, la FFT a mené un large tour de table avant de bouger ses dates pour l’édition 2021. Le tournoi du Grand Chelem parisien est décalé d’une semaine et se déroulera du 30 mai au 13 juin. Cela ne semble pas grand-chose, mais dans un contexte sanitaire qui évolue chaque semaine, ces quelques jours de rab rapprocheront peut-être Roland de ce qu’il est en temps normal. « Ce report devrait nous permettre d’optimiser nos chances d’accueillir des spectateurs, estime le nouveau président, Gilles Moretton, dans un communiqué. Que ce soit pour les fans, les joueurs, mais aussi pour l’ambiance, la présence du public est essentielle au tournoi. »
Ce report n’est toutefois pas sans dommages collatéraux. Notamment pour la saison sur herbe, qui devra être amputée de deux semaines. Si la FFT a effectivement discuté avec l’ATP, la WTA et le Grand Slam Board (l’organe représentatif des quatre tournois majeurs), il
« Roland-Garros a mis l’ATP devant le fait accompli. »
E/motion, organisateur du tournoi de Stuttgart (Allemagne)
n’y a pas toujours eu concertation avec tous les tournois touchés par ce changement de calendrier. « Nous avons été surpris par cette annonce, nous a répondu le groupe allemand E/motion, organisateur du tournoi ATP de Stuttgart, censé lancer la saison sur gazon du 5 au 13 juin. Roland-Garros a mis l’ATP et son conseil d’administration devant le fait accompli. »
Pour les tournois qui devaient se dérouler juste avant la première semaine de Roland, en revanche, l’horizon pourrait se dégager un peu. Les ATP 250 de Genève et Lyon sont dans ce cas. « On peut imaginer que certains joueurs se disent qu’ils peuvent venir chez nous tout en gardant une semaine pour se préparer, note le directeur du tournoi suisse, Thierry Grin, auprès de 20 Minutes. Mais on ne table pas trop là-dessus non plus. Sans billetterie, le prize money diminue et il n’est pas facile d’attirer des têtes d’affiche. »
En tout cas, il n’en veut pas au tournoi parisien d’avoir chamboulé le calendrier : « Les intérêts d’un Grand Chelem sont au-dessus. Maintenant, on est tous dans le même bateau. On n’a pas envie que le bonheur des uns fassent le malheur des autres. » Malmené depuis plus d’un an, le tennis, comme tous les autres sports, tente de s’organiser au mieux. « La WTA et l’ATP travaillent en liaison avec toutes les parties impliquées par le report afin d’optimiser le calendrier pour les joueurs, les tournois, les fans », ont d’ailleurs assuré les deux instances dans un communiqué commun, jeudi.