20 Minutes (Nantes)

Vincent Bessat a raccroché du foot, faute « d’envie »

L’ancien Nantais Vincent Bessat, qui a arrêté sa carrière l’été dernier car il n’avait «plus envie», jette un oeil dans le rétro

- David Phelippeau

Depuis cet été, Vincent Bessat (35 ans) tourne le dos à sa carrière de joueur. Quand il évoque les souvenirs d’un parcours commencé au centre de formation de Toulouse et fini à Chypre il y a dix mois, l’ancien Canari (2011-2015) ne plastronne pas. «Même si je n’étais pas un très grand joueur de foot» ou «un joueur lambda comme moi », lâche-t-il lors de l’entretien. Le natif de Lyon ne se départit jamais de son franc-parler, ni de sa modestie. Il n’aime pas tricher non plus. Cet été, le milieu de terrain a donc dit stop alors qu’il lui restait une année de contrat avec le club chypriote d’Apollon Limassol. «Je n’avais plus d’envie, plus de plaisir. C’était le moment de rentrer…»

Déjà, sous le maillot caennais (20152018), sa passion pour le ballon rond s’étiole au fil des mois. «J’ai eu un regain d’envie quand je suis parti à l’étranger [en 2018]…» Sa famille s’accommode parfaiteme­nt de sa nouvelle vie chypriote. «C’était kiffant!» Après une première saison «avec un temps de jeu important », la seconde commence de travers. «On était trois à mon poste et il y avait trop de joueurs étrangers.» L’Apollon envisage un prêt «dans des clubs de seconde zone», mais le joueur ne l’entend pas de cette oreille. «Plus jeune, je serais parti…» Vincent Bessat se contente des entraîneme­nts la semaine et regarde ses partenaire­s jouer le week-end. Jusqu’à l’accord pour la rupture du contrat, qui vient presque comme un soulagemen­t…

«Jouer au foot ne me manque pas du tout», avoue-t-il aujourd’hui. En fait, «son exigence envers moi-même» a eu raison de sa passion. « Pendant toutes mes années de footballeu­r, j’ai rarement été très satisfait de mes prestation­s, développe celui qui s’oblige à faire quatre séances de sport par semaine. On m’a éduqué avec beaucoup de rigueur. Il fallait toujours que tout soit carré.» Le fameux triplé contre Lyon, le 20 janvier 2015, «j’en garde un goût d’amertume». «Un joueur lambda comme moi aurait dû être aux anges, mais, pas moi. J’avais perdu le ballon sur le deuxième but lyonnais.» A l’image de toute sa carrière, jalonnée d’insatisfac­tions : «Il y avait toujours un mais…» En contrepart­ie, « je me nourrissai­s de cette exigence, cela a été un moteur pendant des années», avoue celui qui garde notamment un souvenir ému de «son épopée nantaise avec la montée en L1, avec le groupe qu’on avait et l’alchimie avec le public». Aujourd’hui, Vincent Bessat, qui garde un oeil très attentif au FCN et qui sera un téléspecta­teur assidu du FCN-Lyon de dimanche (21 h), s’inscrit depuis plusieurs mois «dans un projet de reconversi­on d’accompagne­ment de joueurs de foot ». L’ancien pro, un diplôme de gestion de patrimoine en poche, sait où il veut aller et surtout où il veut emmener ses joueurs. «Je veux qu’ils n’aient plus qu’à penser au football. Je veux les accompagne­r comme moi j’aurais voulu l’être.»

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L’ex-milieu de terrain souhaite désormais accompagne­r des footballeu­rs.

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