Un groupe mafieux démantelé
Au terme d’une longue enquête, dix personnes russophones ont été mises en examen
Ils écumaient les magasins pour y dérober des bouteilles d’alcool, des cosmétiques, de l’outillage ou des lames de rasoir. Au bout d’une enquête de plus d’un an, la gendarmerie a mis un coup d’arrêt à une bande qui sévissait dans le sud-ouest de la France. Le 6 avril, 13 personnes d’origine géorgienne ont été interpellées à Toulouse,
Montauban et Limoges par les gendarmes de l’OCLDI (Office central de lutte contre la délinquance itinérante). A l’issue des gardes à vue, dix d’entre elles ont été mises en examen. Neuf suspects ont été écroués et un a été placé sous contrôle judiciaire. L’affaire commence début 2020. A l’époque, les gendarmes observent une recrudescence de vols à l’étalage, commis par des équipes composées pour la plupart de deux ou trois individus. Une enquête est alors ouverte par la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux. De son côté, la gendarmerie met en place une cellule d’enquête sous la direction de l’OCLDI.
Rapidement, les militaires se rendent compte qu’ils ont affaire à des vory v zakone («voleurs dans la loi» en russe, lire
l’encadré). «Il s’agit d’organisations mafieuses, pyramidales et russophones, explique à 20 Minutes le général Marc de Tarlé, commandant de l’OCLDI. Elles sont très structurées, avec des équipes de voleurs qui font des raids pour aller chercher des produits à haute valeur ajoutée dans les magasins.»
Au fil des surveillances, les enquêteurs découvrent que ces malfaiteurs
« Ces organisations, très structurées, organisent des raids dans les magasins. » Marc de Tarlé, commandant de l’OCLDI
agissent sous l’autorité d’un chef régional. « Il s’agit d’un vor de 68 ans qui avait une certaine aura et qui était défavorablement connu, notamment dans son pays d’origine», précise le général Marc de Tarlé. Lors de perquisitions, les gendarmes mettent la main sur des centaines de bouteilles d’alcool, plus de 700 produits cosmétiques et des dizaines de matériels électroportatifs. L’argent issu de la vente de ces produits sur des marchés parallèles était envoyé dans le pays d’origine des membres ou dans des pays limitrophes.
Dans le collimateur des forces de l’ordre, les vory font régulièrement parler d’eux. En février, 27 d’entre eux ont été interpellés en Ille-et-Vilaine, en Gironde, en Vendée.