« Il y a toujours ce travail à deux »
Liés par la même complicité, Caballero et JeanJass dévoilent ce vendredi leurs deux albums solos, «Oso» et «Hat Trick»
Rappeurs inséparables de la scène belge, Caballero et JeanJass reviennent avec chacun un album solo ce vendredi : Oso pour le premier, Hat Trick pour le second. Dans ces deux espaces distincts de création, ils développent leurs propres univers, compilés dans un même double album.
Pourquoi cette volonté de sortir deux projets solos distincts ?
JeanJass : On aime bien jouer avec les formules. Il y a eu celles de Double Hélice [une trilogie de 2016 à 2018], High & fines herbes [un album collectif en 2020], et, depuis un an ou deux, on se disait que ce serait une bonne idée de faire une « OutKast », un précédent dans le rap américain où OutKast a utilisé exactement le même concept [Speakerboxxx/The Love Below en 2003].
Vous aviez besoin que les auditeurs identifient bien vos deux univers respectifs ?
Caballero : C’est un peu d’air frais dans cette formule à deux, avec des thèmes légers et beaucoup de divertissements. Ça donne de la place à des trucs plus intimes, plus sincères, plus persos… Et même à des choses plus dans nos ADN propres en tant que rappeurs.
Ces deux albums sortent néanmoins dans un double album, et vous faites la promo ensemble. Est-ce difficile de vous séparer, finalement ?
Caballero : On a envie de montrer cette liberté de faire du solo si on le veut. Mais, pour que les gens ne soient pas perdus, on préfère se dire qu’on garde la force de frappe qu’on a à deux pour bien faire passer le message, plutôt qu’ils se disent : « Attends, ils sont séparés, qu’est-ce qu’il y a ? C’est la guerre ? »
Souhaitiez-vous une certaine cohérence entre ces deux projets ?
JeanJass : Pas vraiment. Je pense qu’il y en a une quand même, parce qu’on a des goûts en commun, des compositeurs en commun aussi. Mais chacun a fait exactement ce qu’il voulait faire. Evidemment, on a écrit des chansons dans nos coins, mais on les écoutait tout de suite ensemble. Il y a toujours ce travail à deux.
A vous deux, avez-vous l’impression de former un équilibre ? Le yin et le yang, comme l’aborde Caballero dans son album ?
Caballero : Oui, c’est une belle comparaison. Complémentarité : tu peux nous définir avec ce mot-là, sans aller beaucoup plus loin.
Où en êtes-vous de votre projet télé, « High & fines herbes » ?
JeanJass : Le monde est un peu bloqué, ce qui empêche de réunir une bonne cinquantaine de personnes à Barcelone dans une villa. Mais dès qu’on pourra, on va le refaire. Ça pourrait prendre une nouvelle forme. Là, on va défendre à fond les solos, en espérant qu’au moins à l’été 2022 on puisse faire quelques concerts. J’espère que ça arrivera avant, mais on se prépare.