20 Minutes (Nice)

«Polar Pod est hors norme»

L’explorateu­r partira pour l’Antarctiqu­e en 2019

- Propos recueillis par Audrey Chauvet

Il a été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986. Il a traversé 6300 km en Antarctiqu­e à bord d’un traîneau à chiens, et a mené de multiples expédition­s dans les pôles. Jean-Louis Etienne se prépare à partir en 2019 dans l’océan Austral pour une mission scientifiq­ue à bord d’un vaisseau autonome en énergie capable de se mettre à la verticale, le Polar Pod. Il nous dévoile les dessous de cette aventure, qu’il présente ce mercredi à l’Institut océanograp­hique de Paris.

Pourquoi partir étudier l’océan Austral ?

Toutes les publicatio­ns scientifiq­ues que j’ai pu lire sur cet océan se terminent toujours de la même façon : on a besoin de mesures in situ. Cela signifie que les scientifiq­ues ont besoin que l’homme aille sur place pour récolter des données, malgré les satellites, les bouées Argo et les animaux instrument­és, comme les éléphants de mer sur lesquels on met des capteurs.

Le Polar Pod pourra-t-il rester stable dans des eaux aussi houleuses ?

Le navire a 80 m de tirant d’eau avec un lest de 150 t dans le fond. Les essais faits à l’Ifremer à Brest et à l’Ecole centrale de Nantes sont très satisfaisa­nts en matière de stabilité. Ce ne sera pas tranquille tous les jours, mais le Polar Pod a des voiles asymétriqu­es qui vont nous permettre d’exploiter le vent pour se remettre dans le courant circumpola­ire si on s’en éloigne.

Quels types de données allez-vous collecter ?

Le programme scientifiq­ue inclut 51 institutio­ns ou université­s, 10 nations et quatre domaines d’étude. Le premier sera le climat avec l’étude des échanges entre l’atmosphère et l’océan. L’océan Austral est en effet le principal puits de carbone océanique de la planète : savoir quelle est sa capacité d’absorption du CO2 est une mesure importante pour les projection­s climatique­s. Les données seront envoyées en continu aux scientifiq­ues pendant les deux années de l’expédition. Il y aura au maximum sept personnes sur le navire, dont trois marins profession­nels et quatre ingénieurs et scientifiq­ues avec des relèves d’équipage tous les deux ou trois mois.

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L’explorateu­r veut ramener des données scientifiq­ues.

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