« Le Client » a-t-il toujours raison?
Doublement salué à Cannes pour son scénario et l’interprétation de Shahab
Hosseini, Le Client d’Asghar Farhadi, réalisateur d’Une séparation (2011) et du Passé (2013), a visiblement séduit le jury présidé par George Miller. Le film s’ouvre sur l’agression d’une jeune femme dans sa salle de bains, par un homme qui la confond avec la précédente locataire aux moeurs légères. Son mari va vouloir la venger, quitte à bouleverser le cours de son existence.
Cas de conscience
Ce fait divers banal fait basculer deux familles dans une forme réaliste de cauchemar quand les deux victimes doivent décider du sort d’un homme plus âgé. « Ce couple se trouve placé dans une situation qui révèle des dimensions inattendues de leurs personnalités », commente le cinéaste. Dans le film, les héros sont deux acteurs qui jouent Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller au théâtre et se trouvent soudain confrontés à un cas de conscience. « La critique sociale au coeur de la pièce américaine reste valable en Iran aujourd’hui », insiste Asghar Farhadi. Si quelques lenteurs, notamment dans la description du milieu théâtral, rendent le film moins puissant que les oeuvres précédentes du cinéaste, le spectateur se laisse tout de même emporter par l’histoire. Farhadi est un merveilleux directeur d’acteurs qui met en valeur la sensibilité de Taraneh Allidousti contre la force butée de son partenaire (même si c’est lui qui a été primé à Cannes).