Les raisons du raz-de-marée
Donald Trump a obtenu plus de grands électeurs, mais moins de voix que Hillary Clinton
Pris séparément, ces facteurs n’ont rien d’extraordinaire. Mais parce qu’ils se sont produits simultanément, la baisse de la participation, la surperformance de Donald Trump dans l’électorat blanc ouvrier et la contre-performance de Clinton chez les Hispaniques, les Noirs et les jeunes ont créé les conditions pour une « tempête parfaite ». Et l’ouragan Trump a tout emporté.
Comme Al Gore en 2000, Hillary Clinton aurait gagné si les Etats-Unis votaient au suffrage universel direct. Une fois le vote par procuration inclus, elle devrait terminer avec 1 point de plus que Donald Trump, soit une différence de seulement 2 points avec les sondages. Mais ça a suffi pour que le républicain l’écrase au collège électoral (voir infographie) grâce à des victoires décisives en Floride et surtout dans les terres rurales et ouvrières (Pennsylvanie, Ohio, Michigan). Le chiffre le plus surprenant : Trump a obtenu moins de votes que Mitt Romney. Mais la baisse d’environ 3 points de la participation, par rapport à 2012, pénalise surtout Clinton, qui devrait finir 4-5 millions de voix derrière Obama.
Poids des sans-diplôme
Trump et Clinton se sont partagé l’électorat blanc 58-37 %, contre 59-39 % pour Romney et Obama, selon un sondage sorti des urnes du New York Times. Le républicain a écrasé son adversaire chez les Blancs sans diplôme universitaire, 67 % à 28 %. Cela a joué dans des terres ouvrières, comme à Scranton, en Pennsylvanie, où Clinton a fait 20 points de moins qu’Obama. Plus surprenant, Trump a dominé Clinton 49-45 % chez les Blancs diplômés. La démocrate a fait 1 point de moins chez les femmes qu’Obama (54 % contre 55 %). Trump n’a perdu que 2 points sur Romney. Clinton n’a battu Trump que de 6 points chez les femmes blanches diplômées, une catégorie qui lui semblait promise. Chez les 18-29 ans, elle réalise 5 points de moins qu’Obama et n’a visiblement pas réussi à séduire tous les électeurs de Bernie Sanders. Ses propositions sur l’immigration et ses propos incendiaires n’ont pas empêché 29 % des Hispaniques de voter pour Trump, soit 2 points de mieux que Romney, ce qui lui a sans doute permis d’arracher la Floride.