L’issue de la campagne américaine conforte les protestataires français
Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignant, ou encore Jean-Frédéric Poisson. Seuls quelques candidats français se sont réjouis de la victoire de Donald Trump, laquelle présagerait de leur victoire à la présidentielle de 2017. A tort ou à raison ?
Selon Stéphane Rozès, président de CAP (Conseils, analyses et perspectives), les résultats du Brexit et de la présidentielle américaine représentent « l’expression d’un malaise lié à la mondialisation qui déstabilise les imaginaires du peuple qui souhaite retrouver le sentiment de maîtriser son destin ».
Et l’élection de Donald Trump « peut lever des tabous et des inquiétudes en France en faveur d’un vote Marine Le Pen ».
Cette adhésion à la candidate frontiste serait par ailleurs démultipliée si les autres candidats alignés sur la ligne de départ de la présidentielle sont, comme en 2012, François Hollande et Nicolas Sarkozy. « Les Français n’ont pas envie de revoir les mêmes acteurs. Ils pourraient faire basculer le scrutin », estime-t-il. Un avis que ne partage pas Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et au Cevipof : « La surprise de l’élection américaine a peu de chances d’être répliquée en France. » Mais il réserve toutefois son avis sur le vainqueur de la primaire à droite et du centre. Il pointe cependant la difficulté de Nicolas Sarkozy d’incarner la voix des Français déclassés contre les élites. « Il est difficile pour Nicolas Sarkozy d’adopter cette position alors qu’il a été président de la République », souligne Bruno Cautrès. « Le choc Balladur-Chirac de 1994-1995 a été favorable à Jacques Chirac car il apparaissait comme un homme nouveau. »