Une médium perturbante
Elle a assuré connaître le lieu de la tombe de la fillette
Trois longues années que le père de Fiona attend de connaître l’endroit exact où Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont enterré sa fillette de 5 ans, nue, sans même un doudou, un dimanche de mai. Mercredi, les deux accusés ont encore eu longuement l’occasion de lever le voile devant la cour d’assises de Riom (Puyde-Dôme) où ils sont jugés. Peine perdue. Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, veut « dire toute la vérité », mais, sur ce point, elle a un « trou noir ». Quant à Berkane Makhlouf, hagard après vingt ans de drogues dures, il ne semble plus en état de se souvenir de quoi que soit. Les espoirs se reportent donc, à la mi-journée, sur un témoin mystère qui, la nuit précédente, a envoyé sur Facebook des photos de la tombe présumée à une avocate. Les clichés sont projetés. On devine une sorte de croix, dans un bois, à côté d’une pierre rectangulaire. Et Cécile Bourgeon, elle-même, avoue avoir un « doute ». Mais l’hypothèse s’effondre, vers 17 h, en même temps que le témoin mystère sur le parquet de la cour d’assises. Médium radiesthésiste, Julietta vient d’expliquer que Fiona l’a contactée, depuis l’au-delà, pour lui dire la vérité. Même qu’elle l’avait déjà dite en 2013 avant que la police ne lui demande « d’arrêter de faire chier » !
« Madame, nous n’avons pas loisir de perdre du temps… »
L’avocat général
L’avocat général a le verbe plus distingué. Mais quand il prend la parole, le ton est cinglant. « Madame, nous n’avons pas loisir de perdre du temps… » Fiona mérite mieux que ça. Il suffit de voir la dernière image de la fillette vivante pour s’en convaincre. Captée par une caméra de vidéosurveillance, elle dévoile une enfant la tête ceinte d’un bandeau jaune censé masquer ses hématomes. Mais une enfant qui va de l’avant. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf auront, ce jeudi, à nouveau, l’occasion d’expliquer pourquoi ils ont stoppé sa course. Ils risquent trente ans de prison.