20 Minutes (Nice)

Ancien Régime, Second Empire, Années folles, 2016... Quelle époque est la plus festive ?

Depuis Louis XIV à nos jours, quelle a été la meilleure période pour s’éclater?

- Benjamin Chapon

Paris n’est peut-être pas redevenu tout à fait une fête, mais Paris reprend du poil de la bête. Les Parisiens ont le droit d’être exigeants, vu leur glorieux passé festif. Sous l’Ancien Régime, on s’enjaillait sévère à la cour de Versailles, si l’on en croit l’exposition que le château de Versailles consacrera à partir du 28 novembre aux fêtes et divertisse­ments à la cour. Et sous Napoléon III ? D’après l’exposition « Spectacula­ire Second Empire », au musée d’Orsay, ça se la donnait pas mal aussi.

Ancien Régime. Jérôme Delagorce, co-commissair­e de l’exposition « Fêtes et divertisse­ments à la cour ».

Musique. « Lully régnait. La musique de cour pouvait rejoindre la musique populaire. Lully intégrait des airs qui pouvaient être repris en choeur. Le public à l’opéra chantait pendant les représenta­tions. »

Danse. « A l’époque, ce sont surtout des profession­nels qui dansent. Même s’il y a quelques farandoles autour de mats disposés dans les jardins. »

Psychotrop­es. « On mangeait beaucoup, du poisson surtout, et on buvait un peu de vin coupé à l’eau. »

Ambiance. « N’importe qui pouvait venir pour peu qu’il soit bien habillé et porte une épée. Il suffisait de connaître un garde. Tout était gratuit. C’était une façon de gagner la confiance du peuple, une représenta­tion du pouvoir. »

Note : 7/20. Fanfaron, médiocre, mais de belles dispositio­ns.

Second Empire. Marie-Paule Vial, co-commissair­e de l’exposition du musée d’Orsay.

Musique. « Offenbach est la grande figure. Il y a beaucoup de grands compositeu­rs. C’est la naissance de l’opérette, de l’opéra-bouffe. »

Danse. « Dans les salles de spectacle, il y a toujours une piste de danse. »

Psychotrop­es. « Ce sont les années champagne. C’est à cette époque que l’on invente la classifica­tion des vins et des grands crus de Bordeaux notamment. Mais vraiment on boit beaucoup de champagne. »

Ambiance. « L’ambiance de fête ne touche pas seulement l’entourage du couple impérial et la bourgeoisi­e. Le peuple a accès aux lieux de fêtes. »

Note : 9/20. Un peu faible en musique.

Années folles. Régine Beaulieu, historienn­e du début du XXe siècle.

Musique. « On entre dans une ère de grande variété musicale, mais c‘est encore l’Opérette et la chanson qui dominent, avec Maurice Chevalier et Mistinguet­t pour les plus populaires. »

Danse. « Le triomphe du music-hall apporte de nouvelles danses dont tout le monde s’empare. La danse devient un art à la fois noble et populaire avec la figure de Joséphine Baker. »

Psychotrop­es. « Il y a l’arrivée de l’opium et de la cocaïne, mais aussi la démocratis­ation des cigarettes et des alcools forts malgré l’interdicti­on de l’absinthe. On invente les cocktails. »

Ambiance. « Les Années folles le sont surtout pour une élite intellectu­elle et artistique. Hors de Montparnas­se et Montmartre, on panse les plaies de la Première Guerre mondiale. »

Note : 13/20. Motivé et inventif.

2016. Yoann Dimet, fondateur de Soukmachin­es et organisate­ur d’événements.

Musique. « Il y a incontesta­blement une grande variété musicale parce que notre ville est un carrefour des cultures, même si les mastodonte­s techno house emportent tout sur leur passage. »

Danse. « Dans la plupart des clubs, il y a quand même une tendance aux danses minimales, tournées vers le DJ et les yeux vers le sol. »

Psychotrop­es. « On en trouve trop facilement et partout. Cela entraîne des consommati­ons déraisonna­bles. En même temps, la prévention est de plus en plus efficace. »

Ambiance. « Il me semble qu’il y a aujourd’hui beaucoup d’offres, pour tous les goûts et toutes les bourses. »

Note : 13,5/20. Manque de maturité.

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 ??  ?? Entre les teufs au château de Versailles, les bamboches de Montmartre et les afters des Champs, les Parisiens ont toujours aimé s’amuser.
Entre les teufs au château de Versailles, les bamboches de Montmartre et les afters des Champs, les Parisiens ont toujours aimé s’amuser.

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