La droite plurielle
Le 1er tour de la primaire de la droite se tiendra dimanche. Les différences entre les sept candidats se sont affirmées lors des débats.
La primaire de la droite et du centre peut ressembler à un simple camaïeu de libéralisme économique et de conservatisme social. Une étude du Centre de recherches politiques de Sciences Po (le Cevipof) sur les utilisateurs de notre boussole présidentielle*, montre, au contraire, des différences nettes entre eux, et donc entre les candidats pour qui ils envisagent de voter au premier tour de l’élection, dimanche.
D’ouverture et de rupture
Deux grands groupes de candidats se dégagent : d’un côté une droite centriste, « d’ouverture », représentée par Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet; de l’autre, une droite « de rupture », comme l’appelle le membre du Cevipof et concepteur de la boussole, Bruno Cautrès, où l’on retrouve les tandems Sarkozy-Copé (dont les électorats sont les plus proches) et Fillon-Poisson (idem). Les sympathisants de Bruno Le Maire sont, eux, un peu à part, sans être une synthèse des deux courants pour autant. « La droite présente une diversité de propositions et de tempéraments, qu’on retrouve dans les profils psychologiques des électeurs. » Cette dissension sensible entre les types d’électeurs pourrait pousser chaque candidat à marquer sa différence. Pour le politologue, c’est déjà le cas : « Nicolas Sarkozy a multiplié les prises de positions, avec l’impression parfois qu’il surjoue, comme l’histoire de double ration de frites. Mais celui qui donne trop dans la caricature diminue ses chances d’être soutenu par toute cette diversité une fois le premier tour passé. » Un dernier point ressort de l’analyse du Cevipof : 55,9 % des personnes qui ne sont pas sûres de se rendre aux urnes dimanche sont des sympathisants du centre et de la droite (22,6 % pour la gauche, 16,5 % pour l’extrême droite). C’est la clé du scrutin : qui exactement se mobilisera le plus, les électeurs du centre ou les sympathisants LR? « S’il y a une forte mobilisation, il y aura plus de centristes, mais aussi plus d’électeurs de la droite dure. À noter que l’annonce de Macron peut jouer pour les centristes, qui ont désormais une offre proche de Juppé. »
* Le profil des utilisateurs a été établi à partir des réponses sur le sexe, l’âge, le niveau de diplôme, le code postal et le positionnement politique. Ceux certains de ne pas voter n’ont pas été pris en compte. L’ensemble se limite aux 28 342 répondants sûrs ou qui hésitent à participer.