20 Minutes (Nice)

La gauche se tape l’incruste

Ses électeurs représente­nt 10 % des personnes susceptibl­es de voter dimanche

- Thibaut Le Gal

C’est LE cauchemar de Nicolas Sarkozy : voir des hordes d’électeurs de gauche se déplacer dimanche pour le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Ces derniers représente­raient « 10 % des votants », assure Martial Foucault, directeur du centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Un socle qui, depuis février, est resté constant. A titre de comparaiso­n, en 2011, quelques semaines avant le premier tour de la primaire socialiste, les électeurs de droite ne représenta­ient que 2 à 3 %. « On ne peut donc pas minimiser cette lame de fond. Si on prend une hypothèse basse mais crédible, de 2,5 millions d’électeurs au total, ça veut dire que 250000 personnes de gauche iront voter dimanche », insiste Martial Foucault. Dans la dernière enquête du Cevipof, publiée jeudi, Nicolas Sarkozy accuse un retard de 7 points sur Alain Juppé (29 % contre 36 %). « Cela fait 175 000 votes de retard. Les 250 000 électeurs de gauche peuvent donc modifier l’ordre d’arrivée dimanche », poursuit le spécialist­e. Car il y a au moins une certitude : le vote de gauche est très majoritair­ement antisarkoz­yste. Des dizaines d’internaute­s sollicités par 20 Minutes confirment leur volonté d’aller aux urnes pour faire barrage à l’ancien président. Le feront-ils vraiment ? Outre le gigot du dimanche et le mauvais temps, plusieurs éléments pourraient les décourager : la signature de la charte, la participat­ion de 2 €, la honte d’être aperçu. Sabrina, par exemple, une enseignant­e de 29 ans, a envisagé de voter contre l’ancien chef de l’Etat. « Je ne veux vraiment pas qu’il soit réélu… J’ai finalement décidé de ne pas participer à cette primaire, car je ne trouve pas correct que les électeurs financent la campagne du futur candidat. » S’il y a plus de 2 millions de votants, l’argent récolté sera en effet reversé à la campagne présidenti­elle du gagnant, précise la charte de la primaire. Martial Foucault reconnaît qu’une surprise est possible. « Les enquêtes sont administré­es en ligne, ce n’est que du déclaratif, on répond tranquille­ment dans son salon. Le phénomène de socialisat­ion va jouer : en votant, les électeurs croiseront forcément des gens qui pourraient être surpris de les voir là. Cela peut en dissuader certains. » De plus, selon le Cevipof, 1 électeur sur 5 ne connaît toujours pas le lieu de son bureau de vote.

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Le vote de gauche est majoritair­ement antisarkoz­yste.

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