Pont-Aven en pince pour les toiles
Depuis le XIXe siècle, ce village breton est devenu la cité des peintres
Extraordinaire destinée que ce petit village breton de PontAven, indissociable du nom de Paul Gauguin et d’une célèbre école de peinture connue dans le monde entier. A la recherche d’une voie nouvelle, fuyant la grande ville, celui-ci aspirait à se retremper aux sources de la nature et à travailler dans des conditions matérielles moins difficiles. Autour et à la suite de Gauguin, Emile Bernard, Paul Sérusier, Maxime Maufra, Henry Moret, Maurice Denis, puis des artistes européens viennent s’installer à Pont-Aven dès les années 1860. Séduits par la beauté des paysages, ils y puisent l’inspiration mais aussi une nouvelle façon de peindre et d’utiliser les couleurs.
Histoire d’art
Le nouveau musée de Pont-Aven leur rend hommage dans un beau cadre entièrement repensé et rénové autour du jardin Charles-Filiger. Ses terrasses, plantées d’essences locales, se superposent, tels les à-plats propres à l’école de Pont-Aven. On y pénètre par la salle Julia qui restitue l’âme de cet ancien hôtel dans lequel logeaient les peintres. Sa propriétaire, Julia Guillou, faisait du mécénat en exposant les oeuvres d’artistes dans sa salle de restaurant. L’histoire de l’école de Pont-Aven est retracée avec de nombreux tableaux prêtés par le musée d’Orsay. Les murs, peints de couleurs franches, délimitent les thématiques et mettent en valeur une collection d’une belle richesse qui s’étend des fondateurs jusqu’aux nabis dont le style émane directement de l’école de Pont-Aven. Un film de 12 min renvoie vers les sites proches qui ont inspiré les peintres (calvaire à Nizon, chapelle de Trémalo). Après la visite, direction la boutique Traou Mad, le célèbre sablé breton créé en 1920 par un boulanger de Pont-Aven. Il est composé de lait et de beurre produits localement, la farine provenant même du seul moulin encore en activité à Pont-Aven. La marque a fait sa réputation en faisant figurer sur ses boîtes des oeuvres de Gauguin.