20 Minutes (Nice)

Nicolas Sarkozy, le coup d’arrêt

- Thibaut Le Gal

Il n’est pas 21 h au QG parisien de Nicolas Sarkozy, dans le 7e, et les militants peinent à y croire. L’ancien chef de l’Etat ne sera pas au second tour. Il ne prendra pas la revanche qu’il souhaitait tant, sur la présidenti­elle de 2012.

Dans cette atmosphère étrange de défaite pas encore actée, Marie-Agnès Kikano, responsabl­e des jeunes sarkozyste­s à Paris, parle déjà au passé. « Nicolas Sarkozy nous a portés pendant des semaines. Il s’est battu, c’est une immense déception. » Elle cherche des explicatio­ns. « Il a accepté une primaire ouverte car il voulait une grande légitimité », avant d’accuser les électeurs de gauche d’avoir volé le résultat.

« Personne n’avait vu venir François Fillon, admet Guillaume. On craignait depuis le début un rejet de Nicolas Sarkozy, c’est un personnage clivant. Après quarante années passées au service de la France, c’est un échec terrible. Cela ne doit pas être simple pour lui. » L’ancien chef de l’Etat restera d’ailleurs enfermé longtemps avant de surgir, la mine défaite. « Comme je l’ai toujours fait, j’ai défendu mes valeurs, j’ai défendu mes conviction­s, avec ardeur, avec passion, et le souci exclusif de la France », lance-t-il avant de reconnaîtr­e sa défaite. « Je respecte et je comprends la volonté de choisir d’autres candidats que moi », admet-il, avant d’indiquer qu’il votera François Fillon au second tour. « Je n’ai aucune amertume », lâche-t-il, pourtant très ému, avant de se tourner vers son épouse. « Ce n’est pas facile de vivre avec un homme qui suscite parfois autant de passion… ». Après un dernier « au revoir », Nicolas Sarkozy quitte les lieux. Au fond de la salle, Kevin a les yeux humides. « Qu’est ce qu’il va faire maintenant? Avec toute cette énergie, il risque de s’ennuyer. »

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Nicolas Sarkozy, dimanche soir.

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