Fishbach impose sa couleur sombre sur la scène
L’artiste dévoile son électro-pop à l’Aire libre, un bon signe
Elle était présente aux Bars en Trans l’année dernière, elle revient avec une création musicale spéciale pour les Trans Musicales (de mercredi à dimanche, à Rennes). Un sacré bond en avant qui représente bien ce qui s’est passé cette année pour la native de Charleville-Mézières : un titre « Mortel » qui nous a tous plongés dans une certaine torpeur, un EP aussi diversifié que sa voix, un prix des Inouïs du Printemps de Bourges pour récompenser sa présence hypnotique…
La dernière étape de ce début de carrière aura lieu en janvier, avec la sortie de son premier album. Flora Fishbach est partout, et, partout où elle passe, elle laisse sa trace singulière grâce son timbre et sa volonté de mélanger les couleurs de la pop française sans se censurer.
Et c’est bien ce qu’elle compte faire cette semaine avec, pour la première fois, des musiciens pour l’accompagner. « L’année dernière, j’étais seule sur scène et j’avais juste sorti un EP, se souvient-elle. Là, grâce au groupe et au temps donné, j’ai les moyens de créer ce que je veux sur une scène de théâtre, l’Aire libre. » Une résidence y est souvent bon signe : Stromae et Jeanne Added s’y sont notamment produits. « Ce sont totalement des exemples à suivre, reconnaît-elle. Ils ont l’un et l’autre un personnage qui m’inspire. Et c’est fabuleux ce qu’ils ont réussi à faire : passer du milieu de la musique indé au grand public. »
Vers la lumière
Fishbach a mis toutes les chances de son côté en s’entourant d’amis et pas des moindres : Michelle Blades et Lockhart. Un choix logique pour la chanteuse qui a répété tout novembre pour cette première expérience.
On découvrira aussi les chansons de son futur album. « Il est composé de 12 morceaux très différents, mais toujours dans un patchwork pop. » On confirme volontiers cet éventail poétique et obscur. « Ma voix est un peu moins grave, confie-t-elle. J’ai pris un peu de maturité à force de l’utiliser, mais le spectacle sera toujours sombre dans l’esthétique », jouant sans cesse sur ce fameux contraste entre son et lumière. Nul ne doute qu’avec cette création aux Trans Musicales, Fishbach atteindra l’incandescence.